Y a-t-il un pilote pour gérer les nouveaux défis de l'asile dans le canton de Vaud? A gauche, certains en doutent (écoutez l'interview de Nicolas Rochat Fernandez ci-dessous), laissant entendre que le conseiller d'Etat en charge de l'asile brillerait par son absence - notamment face à la situation qui prévaut à l'Eglise Saint-Laurent ou plus récemment face à l'occupation d'un ancien collège sur les hauts de Lausanne.
Lundi soir dans l'émission Forum, le municipal lausannois Oscar Tosato estimait - compte-tenu du fait que l'aide d'urgence est de compétence cantonale - qu'il revient à l'Etat de trouver un logement pour les migrants désormais installés à la Route de Berne.
Un loi qui s'applique pour tous
"Le canton a en effet la responsabilité de la prise en charge des requérants d'asile pour autant qu'ils s'annoncent au Service de la population (…), nous avons rappelé cela à tous d'autant plus que c'est une exigence purement légale", lui a répondu mercredi le conseiller d'Etat Philippe Leuba. "La seule exigence que nous avons est qu'ils déclinent leur identité, c'est une condition sine qua non", précise le ministre en charge de l'asile. "La loi s'applique pour vous et pour moi, pour quiconque! (…), c'est de l'argent du contribuable", rappelle-t-il.
Pour l'heure, aucune personne qui pourrait prétendre à des prestations de prise en charge par le canton ne s'est vue dénier cette prise en charge, assure le ministre.
"Ne pas polémiquer"
Philippe Leuba balaie également les accusations de la gauche et rappelle qu'il était lundi dernier à Montreux pour expliquer la nécessité d'ouvrir un abri de protection civile à Clarens. "J'en suis à ma 11e séance d'information publique. Comme message politique en pleine campagne électorale, ce n'est pas très facile mais j'assume mes responsabilités!", assure le conseiller d'Etat. "Ma tâche est de trouver des solutions et de ne pas polémiquer, conclut-t-il.
"Je suis étonné du silence total du conseiller d'Etat Philippe Leuba dans ce dossier"
>>> Ecoutez l'interview de Nicolas Rochat Fernandez, président du groupe socialiste au Grand Conseil vaudois:
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"Une situation très difficile" pour les municipalités
Le collectif demande des logements autres que des abris PC et des permis de travail pour ses migrants. "Ce n'est pas sûr que nous soyons l'interlocuteur pour répondre à cette demande, dans le cas de l'accueil de migrants c'est de compétence fédérale et cantonale", expliquait le municipal lausannois Oscar Tosato lundi dans l'émission Forum.
"Aujourd'hui, ce collectif se retourne vers la Municipalité de Lausanne parce qu'ils savent qu'on a dans cette situation, dans la perception de l'accueil des migrants, une politique humanitaire et humaniste", soulignait le socialiste.
"Les migrants qui appartiennent à ce collectif sont des personnes qui ont déjà fait des demandes qui ont été refusées ou qui ont un titre de séjour dans un autre pays", constatait encore Oscar Tosato. "Aujourd'hui, pour les municipalités, cette situation est très difficile."