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Les écoles vaudoises manquent de place pour les migrants de 15 à 18 ans

La scolarisation des mineurs non-accompagnés de 15 à 18 ans est particulièrement problématique. [Keystone - Ennio Leanza]
Le canton de Vaud peine à intégrer les migrants mineurs à l'école / Forum / 3 min. / le 14 décembre 2015
Le canton de Vaud manque de place pour scolariser les migrants de 15 à 18 ans, a appris la RTS. L'Etablissement vaudois pour l'accueil des migrants (EVAM) pare au plus pressé en leur donnant des cours.

Actuellement, 130 jeunes de 15 à 18 ans suivent des cours de français intensif à l'EVAM. Ils seront même 70 de plus en janvier 2016, pour un total de 200 mineurs qui, normalement après 4 mois, doivent rejoindre l'école publique - plus spécifiquement une des filières du post-obligatoire.

Mais aujourd'hui l'EVAM se voit contrainte de scolariser ces jeunes plusieurs mois de plus, avec comme conséquence principale des adultes de 18 à 25 ans écartés des cours, les mineurs étant prioritaires. L'EVAM envoie les adultes dans des écoles de langues privées.

Une directive de plus en plus appliquée à la lettre

Si ces migrants restent à l'EVAM et ne rejoignent pas l'école publique, c'est parce qu'il existe une directive interdisant depuis plusieurs années aux directeurs d'établissement d'accueillir des enfants de plus de 15 ans, sauf situation exceptionnelle.

Beaucoup d'établissements ont ainsi joué sur cette notion d'exception pour accueillir des migrants de 15-16 ans pas encore prêts pour le post obligatoire. Mais selon nos informations, les exceptions seraient de plus en plus rarement accordées.

La taille des classes ne peut pas changer en cours d'année

Autre problème: les classes d'accueil de l'Organisme pour le Perfectionnement scolaire, la Transition et l'Insertion professionnelle, l'OPTI - où l'EVAM aimerait bien envoyer plusieurs jeunes - sont des structures dont les capacités sont gelées en cours d'année scolaire, budget oblige. Il y a actuellement 18 classes avec 227 élèves, impossible d'en accueillir davantage pour le moment.

Les réponses du Département de la formation

Plusieurs acteurs des milieux scolaires parlent aujourd'hui d'une certaine rigidité dans l'application de la directive. Le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) leur rétorque que les exceptions sont toujours possible selon les cas individuels.

Quant aux ressources de l'OPTI pour les jeunes migrants, si les milieux concernés parlent de pénurie, le DFJC rappelle que les besoins en classes d’accueil OPTI se fondent sur les besoins exprimés par les acteurs en amont de la chaîne, en d'autres termes l'EVAM. Mais pas possible d'adapter le système en cours de route face à l'afflux de requérants mineurs. Il faudra dès lors attendre la rentrée d'août 2016 pour augmenter les capacités de l'OPTI.

Marc Menichini/jzim

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