La gauche est aujourd'hui majoritaire au Conseil d'Etat vaudois avec trois socialistes (Pierre-Yves Maillard, Anne-Catherine Lyon et Nuria Gorrite) et une Verte (Béatrice Métraux), contre trois PLR (Pascal Broulis, Jacqueline de Quattro et Philippe Leuba). Mais le bon score des libéraux-radicaux lors des dernières élections fédérales inquiète le PS.
Alors que Pierre-Yves Maillard a promis de dire au printemps prochain s'il compte se représenter, le sort d'Anne-Catherine Lyon est incertain, de très nombreuses voix s'élevant au sein de son propre parti pour dire qu'un quatrième mandat serait celui de trop.
La doyenne du gouvernement
En 2017, Anne-Catherine Lyon aura fait 15 ans à la tête du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture et son bilan est généralement qualifié de bon. Toutefois, pour de nombreux membres du PS contactés par la RTS, la doyenne du gouvernement a fait son temps et doit quitter ses fonctions. Une certaine lassitude se serait installée chez les électeurs.
Elle a aussi été la moins bien élue en 2012. De l'avis de la majorité du PS vaudois, son siège est donc fragile, et si Anne-Catherine Lyon se représente, il y a un risque sérieux qu'elle ne soit pas reconduite dans ses fonctions.
Officiellement, Anne-Catherine Lyon n'a pas fait connaître ses intentions, mais selon plusieurs sources, elle a fait part de son souhait de se représenter, il y a quelques mois, à des membres du parti.
Des dérogations obligatoires
Au PS, on discute donc de la meilleure stratégie à adopter. Pour certains, il faut aller vite et avoir réglé ce printemps, histoire de profiler des candidats pour la campagne de 2017. Des noms circulent déjà: la conseillère nationale Cesla Amarelle, la municipale lausannoise Florence Germond ou encore Roxane Meyer, l'actuelle présidente du Grand Conseil.
Les statuts du parti socialiste vaudois n'autorisent pas le cumul de plus de trois mandats. Si Anne-Catherine Lyon souhaite se représenter, sa section devra donc demander une dérogation, lors du congrès cantonal à l'automne prochain, tout comme pour Pierre-Yves Maillard. Cette faveur devrait le cas échéant être accordée sans problème au président du Conseil d'Etat, véritable locomotive électorale, mais rien n'est moins sûr pour Anne-Catherine Lyon. Et c'est aussi l'affront d'un refus que les pontes du PS souhaitent lui éviter.
Céline Fontannaz/boi