Exigé à la suite de l'adoption d'un postulat au Grand Conseil, cette expertise identifie six grands défis et priorités stratégiques à mettre en œuvre, avec en ligne de mire la question de la surpopulation carcérale.
De nombreux efforts ont été consentis en la matière depuis 2011, avec la création notamment de 250 places supplémentaires. Reste qu'aujourd'hui, le canton ne compte que près de 800 places de détention pour environ un millier de personnes détenues. C'est donc encore largement insuffisant.
Planification à l'horizon 2025
Les autorités cantonales ont déjà empoigné ce dossier à bras le corps, avec le financement annoncé de plusieurs grands projets.
Face à l'urgence de la situation et à l'obsolescence des prisons vaudoises, le Conseil d'Etat a mis sur pied une planification à l'horizon 2025, présentée il y a plus d'un an et confirmée lundi. Elle prévoit notamment la création de 120 nouvelles places de détention et le remplacement de la vétuste prison lausannoise du Bois-Mermet par un nouveau bâtiment à Orbe.
Vieillissement de la population carcérale
Le plan prévoit également la création de places dans divers autres centres du canton ainsi qu'une adaptation des structures à l'évolution de la population carcérale.
A l'image de la population globale, les détenus vieillissent et leurs besoins évoluent également. Le nombre de prisonniers souffrant de troubles psychologiques se multiplie - d'où la nécessité de faire évoluer les différentes structures en conséquence.
Anticiper les besoins en personnel
Le système se complexifie et s'alourdit considérablement, ce qui pose aussi la question des ressources humaines. Les besoins augmentent et le personnel vieillit: plus d'une centaine de collaborateurs partiront à la retraite au cours de la prochaine décennie.
Il va donc falloir recruter et il faut dès aujourd'hui anticiper la formation, la pérennisation du savoir et le renouvellement des effectifs. Même si ces effectifs ont été vu à la hausse ces dernières années (+40%), embaucher n'est pas tâche facile dans un secteur qui souffre d'un déficit d'image. Il est donc impératif d'accroître l'attractivité des métiers pénitentiaires. Le gouvernement discute actuellement de ces mesures.
Les défis ont été largement identifiés. Reste maintenant à développer les solutions adéquates pour y répondre tout garantissant la sécurité et la resocialisation des détenus.
Michael Peuker/oang