Avec le départ de Daniel Brélaz, syndic depuis quinze ans, ces élections communales marquent la fin d'une époque dans la capitale vaudoise. Et ce d'autant plus qu'avec le Vert, deux autres sexagénaires quittent la Municipalité: le popiste Marc Vuilleumier et le PLR Olivier Français, élu au Conseil des Etats.
Les Lausannois devront choisir entre seize candidats, en lice pour sept sièges. La majorité rose-verte actuelle (3 PS, 2 Verts, 1 POP et 1 PLR) devrait durer.
Grégoire Junod, grand favori
Le socialiste Grégoire Junod, déjà chargé de la sécurité publique et du logement à la Ville, est donné favori pour la syndicature. Il se représente aux côtés de deux autres sortants, Florence Germond, directrice des finances municipales, et Oscar Tosato (enfance, jeunesse et cohésion sociale).
Le PLR, qui a le vent en poupe dans le canton depuis les dernières élections fédérales, pourrait profiter du départ du conseiller municipal d'extrême gauche. Il présente deux candidats, dont le vice-président de la section Vaud, Mathieu Blanc.
De même, l'UDC compte sur un "effet Parmelin" au niveau cantonal. A Lausanne, le vice-président du parti sur le plan national, Claude-Alain Voiblet, se présente ainsi qu'Anita Messere qui représentait Ecopop dans le canton.
Quant au centre, il lance un ticket commun réunissant le chef de file du PDC lausannois, Manuel Donzé, et le Vert'libéral Jean-Christophe Birschler. Le directeur des Services industriels lausannois Jean-Yves Pidoux est lui en lice côté écologistes.
A Lausanne, c'est une génération de bâtisseurs qui s'en va
"C'est un changement de génération, et un changement de style qui s'annonce", analyse Laurent Dufour, chef du bureau TV de la RTS à Lausanne, dans Couleurs Locales. Pour lui, "c'est une génération de bâtisseurs qui s'en va", à qui le chef-lieu doit notamment le métro et le projet Métamorphose.
"Les candidats qui leur succèdent, qui sont la plupart trentenaires ou quadragénaires, ont peu de grands projets. Ils mettent la priorité sur la sécurité, les finances publiques, le bien-être en ville ou prévoient de terminer les projets de leurs prédécesseurs", observe le journaliste.
Près de 400 candidats se bousculent par ailleurs pour le Conseil communal, qui compte 100 sièges. Il compte 29 socialistes, 24 PLR, 20 Verts, 14 UDC et 13 représentants de La Gauche.
Juliette Galeazzi avec Laurent Dufour
Les enjeux dans les autres grandes villes du canton
Avec le vent en poupe dans ce canton, le PLR tentera de se renforcer dans les grandes villes où, à part Montreux, la majorité rose-verte l'avait emporté en 2011. A Nyon, où le popiste Claude Dupertuis ne se représente pas, le syndic Vert Daniel Rossellat pourrait perdre la majorité au profit des libéraux-radicaux.
De même, le paysage politique de Renens - fief de la gauche radicale avec deux municipaux et 23 conseillers communaux - pourrait évoluer le 28 février en raison du départ de la POP Marianne Huguenin, syndique depuis dix ans.
Le visage de la Municipalité changera également à Vevey où plusieurs sortants ne se représentent pas. La situation devrait en revanche rester stable à Morges, où le socialiste Vincent Jaques, successeur de la conseillère d'Etat Nuria Gorrite, a de bonnes chances de conserver son siège.
La situation sera également à suivre à Yverdon-les-Bains, où la droite a reconquis la majorité à l'issue d'une élection complémentaire en décembre 2014. Le syndic socialiste démissionnaire Daniel von Siebenthal a été remplacé en janvier 2015 par le PLR Jean-Daniel Carrard.
Dix-sept communes changent de système électoral
Le scrutin de février sera le premier au cours duquel toutes les communes de plus de 3000 habitants adopteront le système proportionnel pour l'élection de leur personnel politique.
Celui-ci amène l'électeur à se déterminer sur des listes de partis comportant le nom des candidats, la répartition des sièges se fait alors proportionnellement aux suffrages recueillis par chaque liste.
Cette manière de faire a pour but d'améliorer la représentation des diverses opinions politiques. Les Vaudois avaient accepté à plus de 60% l'initiative parlementaire de la socialiste Cesla Amarelle le 4 septembre 2011.
Conséquence directe de ce vote, 16 bourgades - dont Cossonay, Echallens, Prangins ou Saint-Prex - passeront du système majoritaire au système proportionnel avec des listes de partis, que 41 autres communes utilisent déjà. Une 17e commune change également de mode de scrutin, mais par choix, Yvorne.
Au total, sur l'ensemble du canton, plus de 8000 sièges sont à repourvoir au sein des conseils communaux.