Actionnaire de l'Hôtel de Ville de Crissier et membre de son conseil d'administration, André Kudelski a formellement démenti samedi à la RTS les informations du magazine Bilan. Le procureur général du Valais Nicolas Dubuis a de son côté indiqué que le nom de Benoît Violier n'apparaît pas dans ce vaste dossier d'escroquerie.
Le magazine économique affirme que plusieurs restaurateurs, dont Benoît Violier, auraient souscrit à l'achat de bouteilles rares et cotées auprès d'une société valaisanne et ne les auraient jamais obtenues. Un chef alémanique a témoigné pour le magazine économique, mais Philippe Rochat et Frédy Girardet, entre autres, auraient aussi été touchés.
"Aucun découvert"
"Le restaurant n'a aucun découvert avec les sociétés incriminées dans l'article", déclare André Kudelski. Et de souligner le "manque de délicatesse" de la publication de ces informations au moment où Benoît Violier était mis en terre dans sa ville natale de Saintes, en Charente-Maritime (ouest de la France).
Le membre du conseil d'administration du restaurant précise que si la personne mise en cause a pris des repas au restaurant, "tout a été payé rubis sur l'ongle". "Toute les insinuations comme quoi le restaurant ou la famille Violier auraient été impliqués là-dedans est un tissu de mensonge", insiste André Kudelski.
"Le restaurant se porte mieux que dans n'importe quelle période que par le passé. On se trouve dans une année record. Le restaurant a une assise financière très solide", a encore ajouté l'entrepreneur vaudois.
Carole Pantet/jvia/olhor
La thèse de Bilan
Selon le magazine Bilan, deux hommes, le financier B. et son associé E. ont vendu entre deux et quatre fois la même bouteille à différents souscripteurs, dont l'établissement de Benoît Violier était parmi les plus importants, pour des montants allant de 20'000 à 40'000 francs la pièce.
Le magazine économique parlait de pertes s'élevant entre 800'000 et 2 millions de francs pour l'établissement.
Incarcéré en juillet
B. a été incarcéré en juillet 2015 pour infraction sur le patrimoine à la suite d'une une demi-douzaine de plaintes pénales. Il aurait arnaqué plusieurs personnes pour plusieurs dizaines de millions de francs, notamment de riches familles valaisannes, selon une enquête de la RTS menée en novembre.
Par ailleurs, les deux associés n'auraient pas uniquement trompé des clients dans le domaine du vin. Ils auraient notamment revendu pour des prix variables, jusqu'à dix fois leur valeur, des certificats d'actions d'une société nééerlandaise spécialisée dans les gants chirurgicaux pour les personnes allergiques au latex.
Au total, l'affaire compte quatre prévenus, dont deux personnes incarcérées. D'après les informations de Bilan, B. serait sorti de prison dimanche dernier.