Les soins palliatifs continuent de faire peur, aussi bien chez le grand public que chez les soignants, tant ils nous renvoient à la mort et à un sentiment d'échec pour les médecins.
Des pionniers face à une forte résistance
Dès les débuts, les pionniers - Charles-Henri Rapin à Genève et les Vaudois Laurent Barrelet et Paul Beck - en ont fait l'expérience. A Lausanne, dans les années 80, la faculté s'était fermement opposée à l'idée d'une unité à l'intérieur du CHUV. Trente ans plus tard, les soins palliatifs ont rejoint le bâtiment et essaiment maintenant dans les hôpitaux régionaux.
Le reste de la Suisse s'y est mis progressivement avec même, depuis dix ans, une stratégie nationale qui harmonise l'offre des cantons. Toute la Suisse romande a suivi: s'il n'y a pas encore de lits de soins palliatifs partout, on trouve en revanche partout des équipes mobiles pour accompagner les patients.
Formation des médecins encore insuffisante
Pour autant, il reste encore du pain sur la planche: la formation de base des médecins est encore très incomplète, souvent moins poussée que pour les infirmiers. Ainsi, un étudiant vaudois qui veut devenir généraliste ne découvrira les soins palliatifs qu'en fin de formation, auquel le règlement ajoute un stage pratique de deux jours seulement.
>>> Ecoutez l'nterview de Claudia Mazzocato, médecin du Service des soins palliatifs du CHUV:
L'exposition est à voir au Musée de la main, près du CHUV à Lausanne, jusqu'au 28 février 2016.
Simon Corthay/oang