Un écoulement de 900 litres d'huile lourde s'est produit mercredi dernier à la gare de chargement de Tamoil à Aigle (VD). La pollution a été évitée mais selon un document émanant de la Direction générale de l’environnement (DGE) et obtenu par le bureau vaudois de la RTS, Tamoil ne respecterait pas certaines normes de sécurité.
La DGE pointe notamment du doigt des cuves de sécurité et de rétention "totalement inondées". Les inspecteurs s’alarment aussi du fait que "lors du contrôle des ouvrages de sécurité de la gare de chargement des camions, nous avons constaté que ces ouvrages n’étaient plus opérants".
Le document révèle aussi que "seuls quatre pompiers d’entreprise sont encore actifs" sur le site. Enfin, la DGE affirme "qu’il est hautement vraisemblable qu'une infiltration de liquides pollués par des hydrocarbures puisse se produire dans le terrain naturel".
Autre incident le lendemain
Or, selon l’enquête de la RTS, un autre incident s’est produit le lendemain, soit jeudi en fin d’après-midi. Un convoi de plusieurs wagons contenant des milliers de litres d'hydrocarbure a déraillé au niveau de la gare de Saint-Triphon (VD). Un corps de pompiers spécialisé en cas d'accident chimique est alors intervenu jusque tard dans la nuit.
Selon les premiers éléments de l’enquête, aucune contamination du sol n’a été signalée et les wagons ne se seraient pas renversés. Ce samedi, des travaux de remise en état de la voie étaient toujours en cours.
"Je suis pratiquement sûre que cela va se reproduire"
Le Conseil d'Etat vaudois se dit irrité par le manque de volonté de la compagnie pétrolière. "Très sincèrement, l'entreprise n'est pas collaborative. Elle ne fait des efforts que si on lui court après, et dépose des recours contre toutes les décisions. Si nous ne la suivons pas de très près, je suis pratiquement sûre que cela va se reproduire", estime Jacqueline de Quattro, à la tête du Département du territoire et de l'environnement (DTE).
Contactée, l’entreprise Tamoil réfute cependant avoir revu à la baisse ses protocoles et ses normes de sécurité depuis l'interruption des activités de la raffinerie le 13 janvier 2015.
Jérôme Galichet