"Le Refuge de Saint-Laurent a allumé sa première bougie. Bon anniversaire", a lancé Graziella de Coulon aux manifestants massés devant l'église. Parmi eux figurait le popiste David Payot, nouvellement élu à la municipalité de Lausanne.
Depuis le 8 mars 2015, le collectif R a investi la salle de paroisse de l'église pour protéger des réfugiés menacés de renvoi. L'action de ce collectif se concentre sur les cas Dublin. En vertu de ces accords, la Suisse renvoie les requérants dans le premier pays européen où les migrants ont été enregistrés, sans examiner leur dossier.
"Le Grand Conseil vaudois a demandé la suspension de ces renvois, notamment vers l'Italie où les migrants sont laissés à la rue. Mais le Conseil d'Etat s'assoit sur cette décision. Or, il y a non-assistance à personne en danger", a dénoncé Hadrien Buclin, conseiller communal (Solidarités) et candidat à la municipalité.
Lausanne, ville refuge?
Interrogé sur la politique de la ville en matière de migrants, Hadrien Buclin estime que Lausanne "fait des efforts, mais qu'elle pourrait faire plus". Il demande notamment qu'elle rejoigne le réseau des villes Refuge, comme Barcelone ou Madrid.
Un postulat a été déposé dans ce but au Conseil communal. Il demande la mise à disposition de 1500 places d'accueil, dans des locaux de la ville ou chez l'habitant.
ats/vtom
Déménagement du refuge
Le collectif R envisage de déplacer ce printemps le Refuge dans un autre endroit, encore tenu secret. "L'église Saint-Laurent a fait sa part de solidarité, nous lui en sommes reconnaissants", a expliqué Pierre Conscience, membre du collectif.
Huit personnes bénéficient actuellement directement de la protection de ce refuge.
Dix-sept autres sont protégées par un réseau de parrains auquel participent David Payot, l'ancien conseiller aux Etats Luc Recordon (Verts), le député et conseiller communal élu Manuel Donzé (PDC) ou encore Hélène Küng, directrice du CSP Vaud.