Le Tribunal criminel de la Broye a condamné Claude D. pour l'assassinat de la jeune Marie en mai 2013. L'homme de 39 ans a aussi été reconnu coupable de contrainte sexuelle et violation grave des règles de la circulation routière.
Claude D., 39 ans, a été jugé pleinement et entièrement responsable de ses actes et a ainsi été condamné à la prison à perpétuité. Jugé inaccessible durablement à un traitement, il sera par ailleurs interné à vie, ont décidé les juges vaudois.
"Le combat continue" pour la défense
A la sortie du tribunal, Jacques Barillon, l'avocat de la famille de Marie, a salué le verdict prononcé par la cour. "C'est une sorte de carton plein pour la justice pour punir l'atrocité du crime commis", a affirmé l'homme de loi.
La défense a de son côté annoncé son intention de faire recours contre le jugement. "C'est une décision populiste qui vise à satisfaire l'opinion publique", s'est exclamé Me Loïc Parein, l'un des avocats de Claude D.
Yaël Hayat, l'autre avocate du condamné, a quant à elle dénoncé un "jugement glaçant" et une "mise à mort" de son client. "Le combat continue, jusqu'à Strasbourg (siège de la Cour européenne des droits de l'homme, ndlr) s'il le faut."
Culpabilité accablante
Pour la Cour, il est manifeste que Claude D. n'a pas supporté que Marie veuille mettre un terme à leur relation. Sa culpabilité est accablante. Il a été blessé dans son ego et a mis à mort celle qui a eu le malheur de le rencontrer, a déclaré le président du tribunal Sébastien Schmutz, lors de la lecture du jugement à Renens.
L'accusé a fait preuve d'une froideur glaçante. A aucun moment, il n'a exprimé de regrets, a ajouté la cour. Incapable d'empathie, il n'a jamais cessé de souiller la mémoire de Marie en la faisant passer pour une femme de petite vertu. Le tribunal a ainsi prononcé les peines maximales, comme le demandait le Ministère public.
Vues convergentes des experts
Pour la Cour, l'internement à vie s'impose. Elle a estimé que les deux experts avaient des vues convergentes, même si l'un est un peu plus nuancé. Claude D. est "un tueur en série qui tue autant de fois qu'on lui en laisse la possibilité", a ajouté le président.
Au cours du procès il y a deux semaines, les deux psychiatres avaient dressé un portrait très sombre de Claude D. Le premier expert l'avait jugé définitivement "pas soignable", tandis que le second avait reconnu chez le prévenu un "risque de récidive très élevé" mais avait refusé de parler d'"incurabilité à vie".
>> Le suivi complet du procès :
Déjà condamné pour meurtre en 2000
Claude D. avait déjà été condamné en 2000 à 20 ans de prison pour l'assassinat de sa petite amie. Au moment du meurtre de Marie, en mai 2013, il purgeait la fin de sa peine à son domicile, sous conditions et muni d'un bracelet électronique.
A l'issue du procès, le procureur général du canton de Vaud Eric Cottier a déclaré: "J'espère vivement qu'on ne rencontrera pas un nouveau cas avant très longtemps".
dk