Trop rigide, pas assez réactive, décevante... De nombreuses voix s'élèvent et critiquent ouvertement le travail de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés. A la tête d'un projet pilote d'hébergement de migrants par des familles d'accueil volontaires, l'OSAR est accusée d'immobilisme. Plus de 450 ménages se sont manifestés en vue de recevoir un ou plusieurs étrangers. Or à ce jour, environ 45 hébergent effectivement un migrant dans les cantons partenaires du projet, soit Vaud, Genève, Berne et Argovie.
Exigences excessives
Une situation qui fait réagir les milieux politiques et associatifs. Tony Burgener, directeur de la Chaîne du bonheur, a par exemple jugé excessive l'exigence pour les ménages sélectionnés - ou sélectionnables - de disposer d'une salle de bains par requérant.
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Le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia a quant à lui fait part de sa déception de voir seulement six familles intégrées au bout du Léman. Plusieurs candidats n'auraient tout simplement jamais eu de réponse de l'ONG.
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Vaud va composer sans l'OSAR
De son côté, l'EVAM a décidé de prendre le contrôle et d'assumer seul cette initiative. Dès le mois de mai, l'EVAM se chargera de tout.
Pas question pour autant de critiquer le travail de l'ONG. L'expérience a été enrichissante, elle a permis de dévoiler le potentiel exploitable. Mais l'établissement vaudois l'admet: l'OSAR a été victime de son succès et n'a pas pu gérer toutes les demandes. Raison pour laquelle l'EVAM s'est saisi du volant et compte bien investir plus de moyens autour de ce projet.
Stephan Frey, porte-parole de l'OSAR, interrogé lundi dans l'émission Forum, a rejeté les critiques de Tony Burgener, lui demandant de "s'occuper de ses oignons". Il a en revanche reconnu la lenteur du processus, tout en relevant que l'OSAR n'agissait pas dans une situation d'urgence mais qu'elle travaillait pour un projet d'intégration. précisant encore que ses moyens étaient limités.
Mais il s'est déclaré très satisfait de la prise en charge de l'EVAM, estimant que c'était une confirmation de la philosophie de l'OSAR.
Michael Peuker/jzim