Les promoteurs du projet, à savoir la société des remontées mécaniques et - surtout - les autorités d'Ormont-Dessus, regrettent la position de Pro Natura.
Pour Philippe Grobéty, syndic de la commune d'Ormont-Dessus, la station est un atout touristique majeur de la région et le tracé de liaison envisagé est jugé d'importance stratégique pour le développement de l'offre de la principale station des Alpes vaudoises.
Une zone "à préserver"
Le tracé proposé permettrait de rallier plus facilement l'Oberland Bernois et augmenterait donc l'attrait du domaine skiable. Problème: la piste doit passer au-dessus d'une zone rocailleuse végétalisée. Un biotope à préserver, estime Pro Natura Vaud.
Le syndic d'Ormont-Dessus et député PLR vaudois dénonce l'opposition de l'association écologiste. "Pro Natura avait déjà vu le projet, il y a déjà eu des négociations avec eux. L'impact du projet a été diminué à son maximum suite aux négociations et, aujourd'hui, ils annoncent au début de l'enquête que de toute façon ils vont faire opposition".
Une opération "marketing"?
Autre son de cloche du côté du secrétaire de Pro Natura Vaud: Michel Bongard parle de séances d'information et pas de négociations à proprement parler. Pro Natura aurait toujours clairement affirmé son opposition au projet.
"Ces associations, ces ONG, font un peu de marketing en disant 'nous sommes les seuls défenseurs de l'environnement'. (...) Cela coûte énormément d'argent à la collectivité", déplore Jean-Marc Udriot, syndic de Leysin et président de la communauté d'intérêts touristiques des Alpes vaudoises.
"Ce n'est pas du chantage"
Pro Natura Vaud réfute en bloc ces critiques et revendique haut et fort son rôle de garde-fou. "Nous veillons à ce que ça ne soit pas uniquement la loi sur le développement économique qui soit appliquée, mais aussi la loi sur la protection de la nature", se défend Michel Bongard, précisant que les recours de son association ne "sont jamais du chantage".
Un droit de recours jugé nécessaire, donc, mais une entrave supplémentaire dont se passeraient bien la plupart des communes, sous pression à l'heure de la lex Weber ou de la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire.
Michael Peuker/gchi