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La faute politique de Guy Parmelin fait des remous dans le canton de Vaud

Le conseiller fédéral Guy Parmelin. [Keystone - Marcel Bieri]
La faute politique de Guy Parmelin fait grincer des dents dans le canton de Vaud / Forum / 1 min. / le 10 mai 2016
Appuyé par une majorité de la classe politique vaudoise, le changement de loi pour exonérer fiscalement les paysans pourrait avoir été compromis par le conseiller fédéral Guy Parmelin, ce qui lui vaut des critiques.

Le sujet n'agite donc pas seulement Berne mais fait grogner jusqu'en pays de Vaud. A la suite de "l'affaire Parmelin", le Conseil des Etats pourrait refuser de changer la loi pour exonérer fiscalement les paysans, bien que le Conseil d'Etat vaudois et nombre de députés au Grand Conseil plébiscitent ce changement.

>> Lire : Le conseiller fédéral Guy Parmelin admet une "faute politique"

"Bête, naïf et maladroit"

Au Parlement cantonal, les députés font bonne figure, sans pour autant cacher un certain agacement, étant donné que le conseiller fédéral pourrait avoir compromis leurs chances d'aboutir.

"Il s'est tiré une balle dans le pied... Il a tiré sur le projet et sur le canton par la même occasion", explique Raphaël Mahaim. Et le député Vert ne mâche pas ses mots à l'égard du ministre: "C'était bête, naïf et maladroit..."

Pour sa part, le ministre Pascal Broulis résume: "Guy Parmelin l'a lui-même reconnu, c'était une faute politique".

"Il n'est même pas le ministre de tutelle"

On constate ainsi peu d'indulgence à l'égard du conseiller fédéral qui dit avoir cherché à agir dans l'intérêt de son canton. Un argument qui ne convainc pas un autre élu PLR: "Pourquoi est-il intervenu alors que ce n'est même pas le ministre de tutelle! S'il voulait à tout prix aider, il devait s'abstenir".

C'est par conséquent un certain amateurisme de la part de "leur" ministre que plusieurs représentants politiques vaudois contactés par la RTS pointent du doigt. Mais la plupart s'accorde tout de même à dire que cette affaire est une tempête dans un verre d'eau et soupçonne une instrumentalisation du dossier dans le but de nuire soit à Guy Parmelin, soit au lobby paysan parfois accusé d'être trop influent à Berne.

"De l'eau peut encore couler sous les ponts"

Mise à part une certaine déception, voire une certaine frustration, les élus vaudois n'ont pas baissé les bras. Plusieurs croient encore aux chances du projet devant le Conseil des Etats.

"Si le vote devait avoir lieu en juin, on serait bien sûr inquiets, mais la Chambre haute se prononcera en septembre... De l'eau peut encore couler sous les ponts", assure Alexandre Berthoud, député PLR, engagé en faveur de ces allégements fiscaux.

Une stratégie qui semble privilégiée par nombre de ses collègues, à savoir attendre et laisser passer la tempête politico-médiatique.

Michael Peuker/jzim

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Le président de la Confédération préfère ne pas se prononcer

Le Conseil fédéral se penchera mercredi sur l'affaire Parmelin. Les commissions de gestion du Parlement lui ont soumis une série de questions auxquelles le gouvernement répondra. Elles se pencheront à nouveau sur le dossier le 19 mai.

Le ministre de la Défense Guy Parmelin avait reconnu lundi une "faute politique", après s'être exprimé devant les commissions suite à la tempête médiatique provoquée par son soutien à un allègement fiscal en faveur des paysans. Mardi, c'était au tour du président de la Confédération Johann Schneider-Ammann d'être auditionné.

Le Bernois, tout en dénonçant des fuites "dérangeantes" sur le corapport présenté à ses collègues par Guy Parmelin, s'est refusé à donner un avis au nom du collège exécutif. "Je ne sais pas s'il y a eu conflit d'intérêt", a-t-il poursuivi. Le président de la Confédération ne veut en outre pas juger la gravité de la "faute" du ministre de la Défense.