Prévu au Vallon, ce projet-pilote vise à diminuer la consommation dans l'espace public et à améliorer la santé des toxicomanes .
Ces dernières années, la Ville s'est concentrée sur la réduction des risques, quitte à manquer d'ambition pour les personnes précarisées. A voir les shoots dans les WC et les espaces publics, il est temps de proposer l'ouverture d'un espace de consommation sécurisé, a déclaré le syndic Daniel Brélaz lundi devant la presse à Lausanne.
Lausanne reste la seule grande ville de Suisse qui ne dispose pas d'un tel espace, a-t-il souligné.
Pas de hausse de la consommation
Ce qui a changé depuis 2007, c'est que l'on a aujourd'hui un recul suffisant pour évaluer les ECS, a indiqué Oscar Tosato, directeur de l'enfance, de la jeunesse et de la cohésion sociale. Il en existe douze dans huit villes, dont quatre à Zurich, a-t-il précisé.
Selon les constats, ils permettent une diminution sensible de la consommation de drogues dans les espaces publics et améliorent l'état de santé des usagers. Ils n'ont pas amené de hausse de la consommation ni du nombre de toxicomanes.
Aujourd'hui, 15% des consommateurs parmi les plus pauvres s'injectent dans l'espace public. C'est à cela que l'on compte mettre un terme, a relevé Oscar Tosato. Dans ces locaux, il n'y aura pas de distribution contrôlée de drogue. Les usagers apporteront leurs propres produits.
ats/jgal/ebz
500 à 600 usagers potentiels
L'expérience-pilote d'une durée de trois ans concernera quelque 500 à 600 usagers potentiels. Le lieu disposera de quatre places pour l'injection et quatre pour l'inhalation ou le sniff, a précisé Oscar Tosato. L'objet qui a déjà fait l'objet d'une large consultation pourrait être soumis au Conseil communal au printemps prochain.
Le coût annuel du projet se monte à 980'000 francs. Il sera pris sur le budget communal, sans coût supplémentaire, car le canton reprendra à son compte d'autres subventions dans le domaine.