"J’ai un sentiment de gâchis, après le Brexit. L'idée politique de l’Europe est en soit une excellente idée: on se met ensemble, on gère politiquement les problèmes et on ne laisse pas l’économie les gérer", affirme Marianne Huguenin dans l'émission Forum.
"Mais le gâchis, c’est que la politique n’arrive pas à prendre le contrôle sur l’économie. Elle s’est transformée en esclave de l’économie de marché", poursuit la militante d'extrême gauche.
Pour elle, la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne sonne comme un arrêt de mort pour l’Europe telle qu’elle s’est construite, "une machine à règlements, qui ne fait plus rêver."
La gauche et l'identité suisse
Marianne Huguenin constate également un repli des citoyens sur des valeurs plus locales et un péril des identités, dus, notamment, à une mondialisation soumise, dit-elle, à la libre concurrence économique sans frontières.
Dans ces conditions, la syndique POP de la ville de Renens estime que "la gauche doit se réapproprier les fondements de l’identité suisse et se réapproprier un certain folklore suisse".
Plus de poids à Berne pour les villes
L’ancienne conseillère nationale souligne enfin que la situation sociale et économique de la Suisse s’est durcie ces dernières années. "On vit une crise du logement et du travail", dit-elle. Si bien que "la Suisse est en train de sortir de son îlot sécurisé".
Dans ce contexte, communes et villes, plus proches des citoyens, ont un rôle de plus en plus important à jouer. "Elles devraient avoir davantage de poids au niveau fédéral", conclut Marianne Huguenin, qui s’apprête à quitter, à 66 ans, la syndicature de la ville de Renens.
Nadine Haltiner/dk