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La société spatiale S3 a renoncé d'elle-même aux 400 millions d'un investisseur chinois

Pascal Jaussi prévoit d'effectuer les premiers vols d'essais d'ici fin 2017 et de lancer des petits satellites d'ici à 2018. [Sandro Campardo]
Pascal Jaussi, fondateur et patron de la société Swiss Space Systems, ici en 2013. - [Sandro Campardo]
La société spatiale Swiss Space Systems (S3) à Payerne (VD), dont le patron Pascal Jaussi a été victime d'une agression il y a 15 jours, fait face à des difficultés financières. Elle a dû se passer d'une solution venue de Hong Kong, car les critères de la Finma n'auraient pas été remplis.

Le but de S3 est de faire de Payerne une rampe spatiale pour des satellites bon marché et des vols grand public en apesanteur. En plus de l'agression de son patron Pascal Jaussy, l'entreprise se bat pour sa survie financière, trois ans après son lancement. Dans ce contexte, le nouvel ange gardien de S3, un homme d’affaires vaudois, a confié à la RTS qu'une solution de financement à hauteur de 400 millions de francs a dû être abandonnée "car elle ne remplissait pas les critères de la Finma".

>> Lire aussi : Le patron de la start-up payernoise S3 a été violemment agressé

Source de financement pas assez sûre

A la suite de cette information diffusée dans le Journal du matin, cette même source tient à préciser que l'échec de ce financement n’est pas dû à une enquête de la Finma, le gendarme financier de la Confédération: "Il s’agit d’un malentendu. Ce sont les propres analyses juridiques de la société qui ont montré que cette source de financement chinoise en provenance de Hong Kong n'était pas assez sûre pour remplir les critères Finma exigés par les banques en Suisse".

La Finma elle-même confirme qu'elle n'est pas intervenue directement dans cette affaire. Le gendarme financier fédéral refuse par contre de préciser si une enquête exploratoire est ou a été conduite sur la multiplication des mouvements financiers autour de la start-up vaudoise.

Tous les scénarios étudiés pour l'agression

L'hypothèse des problèmes financiers pour expliquer l'agression dont a été victime Pascal Jaussi est véhiculée par l'entourage de cet ingénieur âgé de 40 ans. Un intermédiaire chinois est désigné comme un possible commanditaire.

Mais le mode opératoire semble laisser les enquêteurs sceptiques. La victime aurait été arrosée d'un liquide inflammable et abandonnée dans sa voiture dans une forêt d'Aumont sur sol fribourgeois. Le parquet du canton se refuse à tout commentaire.

Selon les informations de la RTS, la piste d'une mise en scène est prise en compte. Un proche de Pascal Jaussi confie que c'est "normal" que toutes les pistes soient étudiées. Mais il assure que la gravité des blessures suffit à éliminer l'hypothèse d'une automutilation.

Nouvel investissement imminent

Conseiller externe, l'astronaute Claude Nicollier ne cache pas ses doutes. "Le projet est noble mais peut-être trop difficile à concrétiser", estime-t-il. Un avis que ne partage pas cet investisseur suisse, anonyme, contacté par la RTS, qui affirme que le risque d'une faillite est écarté grâce à un apport imminent de 30 millions de dollars. Mais il faut tout d'abord que le patron soit rétabli de ses blessures.

Ludovic Rocchi/kkub

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