Bell, la boucherie de Coop, a indiqué à la RTS qu'elle a suspendu depuis jeudi toute relation d'affaires avec le producteur incriminé. Quant à Micarna, elle précise qu'elle a pu identifer - après une enquête interne - l'exploitation d'Echallens comme étant celle de l'un de ses fournisseurs. Par conséquent, la boucherie de Migros a également interrompu "jusqu'à nouvel avis" ses achats auprès de cet éleveur.
L'enquête a été ouverte par le vétérinaire cantonal vaudois suite à la diffusion d'une vidéo "tournée en septembre" et publiée mardi par le Mouvement pour les animaux et le respect de la terre (Mart). Sur ce document filmé, on peut voir des dizaines de porcs entassés dans une structure en béton, sans lumière ni fenêtres avec, au sol, des excréments en guise de litière, ainsi que des animaux morts. Les images auraient été tournées dans trois porcheries du canton de Vaud.
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Un propriétaire met en doute la vidéo clandestine
Les porcheries appartiennent à la famille du plus gros producteur de Suisse romande, basé à Goillon (VD). L'un des éleveurs de la famille incriminée a ouvert à la RTS les portes de son exploitation de Ropraz, comptant environ 650 cochons. Dans le 19h30 samedi, il met en doute la vidéo clandestine, mais reconnaît en revanche qu’il peut y avoir des cadavres. Pour le reste, il affirme que ses exploitations respectent les normes.
Alors que la fondation Mart dénonce une violation des règles en vigueur, le vétérinaire cantonal a ordonné des vérifications. Il a toutefois précisé ne rien pouvoir affirmer avant la fin de l'enquête.
Cécile Dürring/kg/gax
Une grande entreprise du secteur
Au moins deux des porcheries incriminées seraient exploitées par l'une des principales entreprises du secteur. Cette entreprise exploiterait près d'une trentaine de porcheries pour un total d'au moins 10'000 bêtes et fournit de la viande au grands distributeurs du pays.
Délai transitoire pour la mise en conformité
Adoptée en 2008, la révision de l'ordonnance fédérale sur la protection des animaux impose de nouvelles normes de détention.
Face à l'ampleur de la tâche et aux investissements nécessaires, la Confédération a accordé aux éleveurs un délai transitoire de dix ans pour se mettre en règle. En pratique, tous les travaux de rénovations devront être terminés en septembre 2018.