Publié dans le journal 24 Heures, le courrier des enseignants - qui estiment que la loi (LEO) ne fonctionne pas - coupe ainsi l'herbe sous les pieds de la cheffe du département vaudois de la Formation.
Cette réforme du système scolaire a été et reste le cheval de bataille d'Anne-Catherine Lyon. Acceptée par le peuple en 2011, entrée en vigueur deux ans plus tard, la loi a instauré un système de passerelles favorisant la perméabilité entre les différents niveaux d'études.
Mais elle a aussi fait quelques vagues lors de sa mise en œuvre, avec notamment des problèmes d'organisation et une complexification des plages horaires dénoncées par le corps enseignant.
Et certains haussent donc le ton publiquement à quelques heures de la communication officielle du département, venant ainsi contrarier l'annonce de ce bilan.
Une ministre "loin des expériences de vie"
"Vous nous semblez peu accessible, enfermée dans votre état-major, loin des élèves, loin des expériences de vie", écrivent-ils notamment.
Les signataires répliquent également aux récentes déclarations de la conseillère d'Etat, qui souhaite se représenter pour un nouveau mandat l'an prochain: "Vous déclarez vouloir soigner le contact avec les enseignants, forte de la confiance existant avec eux (...) ce n'est pas ce que nous ressentons".
L'intervention des enseignants tombe alors qu'Anne-Catherine Lyon est déjà à l'origine d'un profond malaise au sein du Parti socialiste vaudois.
Michael Peuker/oang
Une candidature sous conditions
La conseillère d'Etat vaudoise Anne-Catherine Lyon souhaite poursuivre son action au sein de l'exécutif. Mais pour pouvoir se présenter aux élections vaudoises du printemps 2017, la socialiste doit d'abord obtenir une dérogation de son parti lors d'un congrès le 27 septembre.
Entrée au gouvernement vaudois en 2002, Anne-Catherine Lyon a indiqué dans le Matin Dimanche du 21 août: "Je pense que je peux encore apporter quelque chose".
La cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture entend notamment empoigner le statut des enseignants. Dans ce dossier, "Il faut avoir travaillé avec les gens, les connaître, avoir développé un rapport de confiance", indique-t-elle.
La Loi sur l'enseignement obligatoire
Acceptée en votation populaire en 2011, la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO) est entrée en vigueur à la rentrée scolaire 2013-2014.
Organisée auparavant en trois filières, l’école vaudoise n’en a plus que deux à partir de la 9e année (12-15 ans): la voie générale (VG) et la voie prégymnasiale (VP).
Le nouveau système vise une grande flexibilité en fonction des aptitudes de l'élève, avec des possibilités de réorientation ou de raccordement.
Dans 24 heures mercredi et Le Temps dimanche, des enseignants critiquent toutefois un système complexe et rigide, qui met à mal le rôle de maître de classe, est inadapté aux élèves les plus faibles et nuit au niveau d'enseignement de plusieurs branches.