Pour les membres du comité référendaire, persuadés de pouvoir récolter les 12'000 signatures nécessaires dans les temps, "mendier pour survivre n'est pas un délit". Ils dénoncent un texte inacceptable présenté comme une violation de la dignité humaine.
Les référendaires ont écrit au Conseil d'Etat pour mettre en garde contre une disposition potentiellement incompatible avec le droit. La Cour européenne des droits de l'homme doit en effet encore se prononcer sur une mesure analogue en vigueur à Genève, rappelle le comité.
Un combat délicat à défendre
Politiquement, le référendum est soutenu par la gauche de la gauche, les Jeunes socialistes. Les Jeunes Verts, eux, pourraient aussi se rallier au combat. Tous enjoignent les formations opposées au texte lors du vote au Grand Conseil à s'engager également.
Mais pour l'heure, le PS, les Verts et les Vert'libéraux n'ont pas manifesté de volonté claire pour ce combat. Cette lutte pour une cause impopulaire semble délicate à défendre, et ce surtout dans un contexte pré-électoral. Plusieurs élus contactés lundi matin la considèrent perdue d'avance.
Michael Peuker/dk
Des amendes pour les mendiants
Pour rappel, la loi interdisant la mendicité sur tout le territoire vaudois, qui reprend une initiative législative déposée en 2013, a été adoptée le 27 septembre dernier grâce à une majorité composée de l'UDC et d'une grande partie des députés PLR.
Le texte stipule que celui qui mendie sera puni d'une amende de 50 à 100 francs. L'amende ira de 500 à 2000 francs pour celui qui envoie mendier des mineurs ou qui organise la mendicité d'autrui.
La loi a été adoptée au grand dam du Conseil d'Etat. Ce dernier plaidait pour un contre-projet qui ne fixait pas d'interdiction, mais encadrait plus strictement la mendicité, interdisant le recours aux enfants et l'exploitation de la misère d'autrui.