Parmi les 270 requérants mineurs non accompagnés hébergés dans le canton de Vaud, 207 sont actuellement pris en charge dans cinq foyers de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM).
Récemment, sept jeunes de 13 ans et plus ont tenté de mettre fin à leurs jours dans un foyer à Lausanne. Parmi ces sept tentatives, aucune n'a terminé aux soins intensifs, précise 24 heures.
Pénurie d'éducateurs
Si la situation difficile de ces personnes, liée à l'exil, explique en partie leurs actes désespérés, Michela Bovolenta, secrétaire centrale au Syndicat des services publics, interrogée dans le 12h30, relève que l'encadrement des jeunes est insuffisant. "On donne l'alerte depuis janvier".
Cette situation se traduit par des démissions et des arrêts maladie à répétition depuis quelques mois au sein du personnel, poussant les travailleurs sociaux de l'établissement à faire part de leurs inquiétudes à leur hiérarchie.
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Les mesures prises par l'EVAM
A la suite des tentatives de suicide, l'EVAM assure avoir pris des mesures, selon son directeur Erich Dürst, cité par 24 heures: "En plus de la prise en charge adéquate des jeunes en question, nous avons augmenté l’encadrement temporairement pour faire baisser la tension. Nous avons mis en place un suivi les lendemains des faits, pour que tant les autres jeunes que notre équipe éducative puissent débriefer. Puis nous avons engagé un questionnement sur ce que cela signifiait et voir s’il fallait modifier quelque chose dans notre organisation".
A noter que l'EVAM a fait face à une forte hausse des réfugiés mineurs non accompagnés dans le canton. Leur nombre est passé de 50 en mai dernier à 271 actuellement.
Explosion du nombre de réfugiés mineurs en Suisse
En 2015, le nombre de mineurs non accompagnés (MNA) a plus que doublé en Suisse. Il est passé de 1806 à 4216, selon les chiffres du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Surpris, certains cantons ont eu du mal à faire face, surtout en ce qui concerne la scolarisation et l'hébergement de ces jeunes migrants. Un an après, les arrivées ne se sont pas taries. Fin septembre 2016, les MNA étaient 5184.
Pour Rolf Widmer, président d'une fondation qui encadre des MNA, le principal problème réside dans le manque d'encadrement personnel. "Les accompagnateurs ne sont pas assez nombreux. Du coup les jeunes n'ont pas de personne de référence qui les suit individuellement et les encourage à se réaliser. En Thurgovie, les enfants sont même livrés à eux-mêmes durant la nuit", expliquait-il à l'ats récemment.