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Les vert'libéraux vaudois flirtent à droite, mais votent plus à gauche

La salle du Grand Conseil vaudois. [Keystone]
La salle du Grand Conseil vaudois. - [Keystone]
Les députés vert'libéraux vaudois votent plus souvent comme les socialistes que comme le PLR et l'UDC, révèle l'enquête de la RTS. Le Parti vert'libéral (PVL) veut pourtant s'allier aux formations de droite aux élections cantonales.

Où se situent les vert'libéraux? Dans le canton de Vaud, le parti centriste souhaite s'allier au PLR et à l'UDC en vue des élections cantonales d'avril 2017. Objectif: piquer à la gauche un siège au Conseil d'Etat grâce à un ticket à cinq (1 PVL, 3 PLR, 1 UDC).

Mais, à droite, s'unir à cette formation fait grincer des dents. Certains UDC reprochent aux vert'libéraux des positions "gauchistes".

Trois votes sur cinq comme le PS

Pour savoir de quel côté penche le parti vert'libéral, RTSinfo a analysé tous les votes publics du Parlement vaudois au cours de la législature 2012-2017 (voir le détail ci-dessous). Première surprise, ces 190 votes dévoilent que la majorité du PVL a été légèrement plus proche de celle de l'UDC que de celle du PLR. Lors de 69 votes nominaux (36,3%), elle s'est prononcée comme l'UDC, et dans 64 cas (33,7%) comme les libéraux-radicaux.

Deuxième surprise, les députés PVL ont été nettement plus en accord avec la gauche qu'avec la droite. Lors de 114 des 190 votes publics (60%), la majorité du PVL a rejoint celle du Parti socialiste, la principale formation de gauche.

"Philosophie de droite"

Le président des vert'libéraux vaudois, François Pointet, reconnaît des différences de point de vue avec le PLR et l'UDC sur certains sujets progressistes et sur l'écologie. Il assure toutefois que le PVL possède une "philosophie de droite".

"Notre ligne directrice est plus proche du PLR que du PS", souligne François Pointet, mentionnant notamment le rapport à l'Etat. "Nous sommes le seul parti écologiste de droite, c'est la raison de notre création."

Même discours du côté du PLR vaudois. Son président, Frédéric Borloz, qui milite pour une alliance de droite élargie, souligne que les votes nominaux ne représentent qu'une partie des décisions du Grand Conseil.

Ecart "important"

"C'est un pari sur l'avenir, pas sur le passé", ajoute le conseiller national. "L'important est de trouver des objectifs communs de centre-droit. Il ne faut pas gommer nos différences, sinon on serait tous dans le même parti."

Pour l'UDC en revanche, l'écart est "important". "Il y a une réalité politique qu'on ne peut pas nier", déclare Kevin Grangier, secrétaire général de l'UDC Vaud.

"Les vert'libéraux ne peuvent pas se revendiquer de droite sans voter à droite. Les libéraux-radicaux semblent passer dessus, nous pas aussi facilement", poursuit-il. La direction du parti recommande aux délégués de ne s'acoquiner qu'avec le PLR.

PLR-UDC mathématiquement inséparables

L'alliance entre le PLR et l'UDC ne fait elle aucun doute, du moins mathématiquement. Les députés des deux partis se sont rejoints lors de 177 des 190 votes nominaux de la législature en cours, soit dans 93,2% des cas.

Malgré ces positions communes, certains députés UDC redoutent, comme à Fribourg le week-end dernier, que leur candidat soit abandonné au second tour par l'électorat PLR.

Les délégués de l'UDC Vaud se réunissent jeudi soir pour désigner leur candidat au Conseil d'Etat. Ils ne devraient pas revenir sur leur décision du 7 octobre, soit une alliance uniquement avec le PLR.

Valentin Tombez

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Transparence limitée

Tous les votes du Grand Conseil vaudois ne sont pas publics. Pour qu'un vote soit nominal, il faut qu'une demande en ce sens soit soutenue par 20 députés. Cela se produit dans la plupart des votes serrés, où le Parlement est divisé. Le détail est alors inscrit dans le bulletin du Grand Conseil.

Sur la période analysée, du 26 juin 2012 au 15 novembre 2016, il y a eu 192 votes nominaux. L'analyse a porté sur 190 votes car deux copies de comptes-rendus étaient illisibles dans les bulletins du Grand Conseil.