Le tribunal a rendu sa décision mercredi à la suite de l'audience du 6 décembre. Il a révoqué l'ajournement et prononcé la faillite sans poursuite préalable de cette société.
La justice a considéré "que les conditions pour prolonger l'ajournement n'étaient plus remplies". Swiss Space Systems Holding peut déposer un recours contre la décision du tribunal dans les dix jours.
La société n'a pas commenté dans l'immédiat. Pascal Jaussi a indiqué en revanche qu'il allait faire recours. Contacté par la RTS, ce dernier affirme que sa société n'est plus surendettée et que les comptes seront crédités prochainement de près de 30 millions de dollars.
Mais les chiffres sont parlants: selon les informations de la RTS, les poursuites dépassent désormais les 7 millions de francs. Des loyers sont impayés et il manque toujours une preuve tangible de l'arrivée des millions promis par un investisseur de la dernière chance.
Minisatellites et vols en apesanteur
Depuis des semaines, la société de Pascal Jaussi est au centre de l'attention à cause de ses difficultés financières. S3 veut lancer des minisatellites à partir d'une navette partant d'un avion. La société a annoncé également vouloir organiser des vols en apesanteur.
Fin août, Pascal Jaussi a affirmé avoir été très violemment agressé dans les bois d'Aumont (FR). L'enquête est toujours en cours.
ats/vkiss
La syndique de Payerne "regrette" la faillite
La faillite de S3 n'a guère surpris Christelle Luisier. La syndique de Payerne juge toutefois "regrettable" l'issue de ce projet qui a enthousiasmé beaucoup de monde et obtenu un fort soutien au départ.
Pour Payerne, "ce n'est pas un signal positif", a admis Christelle Luisier. Mais il y a peu, SolarStratos s'est présenté devant la presse, la commune a toujours des atouts. En 2017, l'entreprise Boschung va ouvrir son implantation sur l'aéropôle avec 180 emplois à la clé.
Payerne a mis des années à mettre en oeuvre sa stratégie de développement liée à l'aéronautique. La commune avait même renoncé à un acompte de 1,1 million de francs qui lui revenait sur un contrat de vente de terrain passé avec S3, avait révélé la RTS.
La faillite de S3 ne remet pas tous ces efforts en cause, souligne Christelle Luisier. Le terrain appartient toujours à Payerne et pourra être proposé à d'autres entreprises à l'avenir.
Le canton de Vaud a accordé pour sa part un prêt de 500'000 francs à la société, de l'argent pris sur le Fonds de lutte contre le chômage.