Les auteurs du texte veulent que la nouvelle loi vaudoise qui bannit les mendiants soit soumise au vote populaire. Mais à l'heure d'un premier bilan les critiques fusent, notamment contre le parti socialiste. Il est parfois plus facile de récolter de l'argent que des signatures pour défendre les mendiants, constate l'un des référendaires.
"Pas une lutte prioritaire"
Coordinateur du référendum, Jorge Lemos fustige le désengagement des partis de gauche gouvernementaux. "L'engagement du PS et des Verts n'était pas à la hauteur", regrette-t-il. "Il faut rappeler que ce référendum était fondamental parce que c'est une nouvelle loi qui décide de s'attaquer aux pauvres plutôt que de s'attaquer à la pauvreté. On a constaté que ce n'était pas une lutte prioritaire pour ces partis-là."
Ces critiques sont balayées par les deux partis, qui affirment avoir obtenu un certain assouplissement de l'interdiction, promis par le Conseil d'Etat.
Solution du Conseil d'Etat suffisante
"Nous avons fait preuve de solidarité puisque nous avions dit que nous récolterions ce fameux coussin de sécurité pour autant qu'ils arrivent à faire les 12'000 signatures", rappelle le président du PS vaudois Stéphane Montangero. "C'est eux qui portent la responsabilité du référendum. Nous avions dit que cette loi inhumaine devait retrouver un peu d'humanité. Et avec la proposition que fait le Conseil d'Etat, c'est exactement le cas."
Même s'ils vont continuer à récolter des signatures, les référendaires fondent leurs derniers espoirs dans une décision de justice: la Cour constitutionnelle vaudoise doit en effet se prononcer sur l'interdiction de la mendicité.
Marc Menichini/Michaël Peuker/oang