L'abbaye cistercienne n'a pas suffi. Une partie de l'assistance a dû prendre place dans la grande salle voisine pour suivre les interventions des proches de Raymond Burki, décédé jeudi du cancer à l'âge de 67 ans.
Parmi la foule se trouvaient notamment le président du gouvernement vaudois Pierre-Yves Maillard, la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro et l'ancien conseiller aux Etats Luc Recordon. Les dessinateurs Patrick Chappatte et Thierry Barrigue étaient aussi présents.
"Impérissable"
Souvent croqué par Raymond Burki, l'ancien syndic de Lausanne Daniel Brélaz a souligné "la très grande performance" que réussissait quotidiennement le dessinateur attitré du quotidien romand 24 heures durant 38 ans. Etre pris pour cible, c'était recevoir "un Prix Nobel local" de notoriété.
Dans le cas contraire, pour un responsable politique cela signifiait que "votre carrière était terminée ou qu'elle n'avait jamais commencé", a résumé Daniel Brélaz. A ses yeux, l'oeuvre de Raymond Burki est tout simplement "impérissable".
De son côté, Thierry Barrigue l'a qualifié de "Buster Keaton du dessin de presse au talent immense".
"Désopilant, mais jamais acrimonieux"
Journaliste à 24 heures, Federico Camponovo a évoqué un dessinateur "désopilant, mais jamais acrimonieux", alors que son confrère Philippe Dubath, très ému, a imaginé la lettre d'une truite de la Menthue à Raymond Burki, passionné de pêche qu'il pratiquait aussi à Montheron.
Après les honneurs au bord du Talent, des applaudissements ont retenti. Puis le corbillard a emmené le cercueil, quittant cet endroit que Raymond Burki qualifiait de petit coin de paradis.
ats/vtom