L'objectif de cette réforme est de limiter le nombre d'hospitalisations et de retarder l'entrée en établissement médico-social (EMS), en renforçant le dispositif de soins au domicile du patient.
La stratégie du gouvernement doit permettre de passer le choc démographique à venir, 2017 marquant l'entrée concrète du canton dans l'ère du "papy boom". D'ici 2040 en effet, le nombre de personnes de 80 ans et plus devrait doubler.
Regrouper les services existants
Le dispositif sanitaire et médico-social du canton doit donc être adapté pour faire face à cette évolution. Si la stratégie de prise en charge actuelle ne change pas, 500 lits d'hôpitaux et plus de 3000 lits d'EMS devraient être développés d'ici 2035. Une tâche difficilement réalisable, estiment les autorités.
Elles misent donc sur les soins à domicile. Le canton est déjà relativement bien doté en la matière. De nombreuses associations et structures existent, mais elles sont plutôt dispersées. Le Conseil d'Etat prévoit donc de les regrouper sous l'égide de quatre régions de santé, des organes responsables de coordonner les différentes activités.
Les soins simples au domicile
Le but est d'inverser la dynamique actuelle. Si aujourd'hui, les gens se rendent à l'hôpital pour bénéficier de services simples, il faudra à l'avenir amener ces services chez le patient.
Dans un premier temps, 50 millions de francs seront injectés pour la mise en route du projet, grâce au financement des quatre structures régionales sur trois ans.
Devant le Grand Conseil en automne
Pour la suite, Pierre-Yves Maillard espère pouvoir dévier une partie des moyens publics à destination des hôpitaux. La baisse - ou du moins la croissance limitée - des hospitalisations à l'avenir devrait permettre de réallouer une partie des ressources.
Le gouvernement espère présenter le débat au Grand Conseil l'automne prochain. La réforme pourrait débuter en 2019.
Michael Peuker/kkub