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L'UDC romande affiche des divisions sur la stratégie énergétique 2050

La stratégie énergétique 2050 est un paquet de mesures censé entériner le tournant énergétique décidé par le Conseil fédéral après la catastrophe de Fukushima. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
L'UDC romande affiche des divisions sur la stratégie énergétique 2050 / Le Journal du matin / 3 min. / le 15 mars 2017
Le projet qui doit accompagner la sortie du nucléaire en favorisant les énergies renouvelables trouve de nombreux partisans au sein des sections romandes de l'UDC. Une position en rupture avec l'UDC Suisse.

Alors que l'UDC Suisse mène avec son référendum la fronde contre la stratégie énergétique 2050, les aides dont pourraient bénéficier les agriculteurs qui investissent dans la transition énergétique divisent les démocrates du centre.

Le refus d'EconomieSuisse de faire campagne ou encore le soutien de l'Union suisse des paysans à ce paquet de mesures qui doit accompagner la sortie du nucléaire sont autant de positions qui accentuent les divisions au sein des sections notamment romandes du parti.

Nous ne sommes pas unanimes sur cette question, puisqu'effectivement l'électorat agricole est plutôt favorable à cette stratégie, tandis que l'électorat urbain est plutôt réticent.

Yvan Perrin, président de l'UDC neuchâteloise

UDC Vaud divisée

Une fracture qui scinde l'UDC vaudoise, où certains élus affichent leur soutien à la stratégie énergétique, clairement en rupture avec la ligne du parti suisse, comme le conseiller national Jean-Pierre Grin. "Dans l'agriculture, avant on disait de produire plus, maintenant on doit produire mieux. Ce premier volet (de la stratégie énergétique) permet un certain respect de l'environnement avec ces énergies renouvelables."

Toujours à l'UDC Vaud, le président Jacques Nicolet, lui aussi conseiller national, s'est abstenu l'automne dernier lors du vote au Parlement sur cette stratégie. Mais la semaine passée, deux tiers de sa section ont clairement voté contre le projet du Conseil fédéral. De quoi mettre le président dans un certain embarras. Ce dernier a d'ailleurs refusé de répondre aux questions de la RTS.

"Campagne à reculons"

En Valais, à Neuchâtel ou encore à Genève et Fribourg, même si les sections du parti doivent encore se prononcer, la votation du 21 mai provoque des dissensions. Le comité directeur de l'UDC fribourgeoise a déjà exprimé son plein soutien à la stratégie énergétique 2050. 

L'UDC Suisse ne pourra pas compter sur l’entier de sa base romande pour mener sa campagne. "On a pu le voir avec la récolte de signatures pour le référendum, il n'y avait vraiment pas l'enthousiasme qu'on peut constater sur des sujets sur lesquels nous sommes unanimes", observe Yvan Perrin. "Si d'aventure l'UDC combat cette stratégie en Suisse romande elle le fera, je dirai, à reculons."

Pas de division

Le président de l'UDC Suisse, Albert Rösti, conteste toute division. "On n'est pas du tout divisés, on a lancé le référendum à l'unanimité dans notre comité central, ce sont à peu près 100 personnes, et si on dit oui ou non (à la stratégie énergétique 2050) ça ne change rien pour les agriculteurs."

Il reste deux mois à Albert Rösti et son équipe pour tenter de convaincre cette aile plus rurale, anti-nucléaire aussi, de son parti.

Marc Menichini/Pietro Bugnon/lgr

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