Manques de moyens ou absence de vision en termes de conservation, les signataires de la pétition estiment que la situation est très préoccupante. L'ancien archéologue cantonal vaudois Denis Weidmann déplore un conflit d'intérêts lié à l'organisation du département: "C'est un cas unique en Suisse: le domaine se trouve placé dans le Département des finances, donc plutôt enclin à l'économie et à ne pas ouvrir trop aux subventions. Cela induit beaucoup de dysfonctionnements et de problèmes. On constate des blocages regrettables, des atermoiements, des prolongations de délais et de la dégradation", a-t-il expliqué mardi sur La Première.
Employés "réduits au silence"
Selon la RTS, ces inquiétudes sont partagées par plusieurs collaborateurs au sein du Service du patrimoine, qui seraient réduits au silence, selon Denis Weidmann: "Ils ne peuvent pas s'exprimer puisqu'ils doivent fidélité à l'Etat et suivre les consignes. Les dossiers qu'ils proposent ne sont pas agréés. Il n'y a pas une pesée des intérêts correcte dans ce domaine du fait de cette structuration et de ce Département des finances, qui n'est pas fait pour soutenir délibérément le patrimoine".
Ce cri d'alarme intervenant en pleine période électorale, les initiants espèrent ainsi susciter une réflexion au sein du gouvernement dans l'espoir de voir transférer le Service du patrimoine vers un autre ministère dès le début de la prochaine législature.
Critiques "injustifiées"
Contacté par la RTS, Pascal Broulis rejette l'ensemble de ces critiques qu'il qualifie de "totalement injustifiées".
Selon lui, chaque projet est débattu au sein du gouvernement. Et d'ajouter que la gestion du patrimoine est menée en collaboration avec ses autres collègues du Conseil d'Etat: "Ces accusations ne font donc aucun sens", ajoute-t-il.
Michael Peuker/hend