Jacques Nicolet: "J'ai été gazé à Genève"
Les deux élèves du gymnase de Renens, site de Provence, Sandra Dos Santos et Arthur Chevalley, ont ouvert les feux lundi en questionnant l'UDC Jacques Nicolet sur l'événement historique suisse qui lui a donné envie de se lancer en politique: "La décision de la population suisse de ne pas adhérer à la Communauté européenne, le 6 décembre 1992." Le candidat a aussi évoqué ses années militantes: "J'ai fait partie d'un certain nombre de manifestations où l'on protestait contre les accords de libre-échange. J'ai été gazé (par la police) à Genève lorsque je militais pour la cause paysanne."
Au sein du Département de la formation, on se parle par pétition (...) Il est important d'y ramener de la sérénité
Sachant qu'il s'est dit intéressé à reprendre le poste de la socialiste Anne-Catherine Lyon au Département de la formation, les deux jeunes lui ont demandé s'il comptait modifier la controversée loi sur l'enseignement obligatoire (LEO): "Elle a été validée par la population vaudoise et il faut donc poursuivre sa mise en oeuvre (...) Actuellement, c'est un département où les gens se parlent par pétition, ce qui n'est pas idéal et il est important de ramener de la sérénité", a-t-il fait savoir.
Béatrice Métraux: d'Arcachon à Lausanne
Mardi, c'était au tour de la conseillère d'Etat Verte sortante d'être interpellée sur son événement historique le plus marquant: "C'est l'initiative dite 'Rothenthurm', adoptée le 6 décembre 1987 et qui visait à protéger les marais et les biotopes, qui a été le déclencheur d'une certaine réflexion écologique", a répondu la cheffe du Département des institutions et de la sécurité.
En tant que Française, ce qui m'a impressionnée, quand j'ai commencé à comprendre (la Suisse), c'est sa construction
Née à Arcachon, dans le sud-ouest de la France, Béatrice Métraux s'est installée en Suisse en 1981: "En tant que Française, ce qui m'a impressionnée, quand j'ai commencé à comprendre (la Suisse), c'est sa construction. La France a une construction très centralisatrice alors qu'en Suisse, les cantons s'y sont joints les uns après les autres".
Cesla Amarelle: "Il faut des mesures contre le harcèlement de rue"
La candidate socialiste Cesla Amarelle a quant à elle été questionnée sur l'un de ses thèmes de prédilection, la cause féminine. Elle a dit retenir en particulier l'année 1959 "lorsque le canton de Vaud a été le premier à mettre en place le suffrage féminin en Suisse."
Je viens d'une génération où les femmes devaient faire davantage de points que les hommes pour entrer au collège
Parmi ses mesures pour renforcer le droit des femmes, Cesla Amarelle a proposé "des contrôles beaucoup plus contraignants dans l'égalité salariale", ainsi que "la mise en place d'instruments permettant de concilier vie professionnelle et familiale tels que davantage de places d'accueil en crèches". Elle a également prôné le développement de mesures contre le harcèlement de rue: "Je viens d'une génération où les femmes devaient faire davantage de points que les hommes pour entrer au collège... Mais il y a encore des discriminations un peu partout et, petit à petit, il faut faire en sorte qu'on puisse faire avancer l'égalité."
Philippe Leuba: "L'égalite homme-femme ne doit pas être imposée"
Dernier à répondre aux gymnasiens, le sortant libéral-radical Philippe Leuba a expliqué que ce qui avait façonné engagement politique était l'indépendance du canton de Vaud en 1798. Les questions ont ensuite surtout porté sur le thème de la politique d'asile. Comment la Suisse va-t-elle s'adapter aux mouvements des populations? "Pour que les réfugiés puissent reconstruire leur vie ici, il faut qu'il y ait une acceptation de la population locale." Le candidat PLR a poursuivi en affirmant voulant éviter le communautarisme: "Celui qui veut bénéficier de notre protection doit commencer par respecter notre ordre juridique et les valeurs qui sous-tendent."
Pour que les réfugiés puissent reconstruire leur vie ici, il faut qu'il y ait une acceptation de la population locale
Le ministre de l'Economie a aussi été interrogé sur l'égalité salariale: "Il faut se méfier des stéréotypes... Si vous regardez la part d'étudiants féminins dans les universités, c'est peut-être la meilleure garantie que les postes de cadres de demain seront occupés par des femmes. La complémentarité homme-femme est un atout pour notre économie (...) lorsque cette égalité n'est pas imposée (...) Une femme qui est engagée seulement parce qu'elle est femme, c'est la dévaloriser", a-t-il expliqué.
Bilan en demi-teinte
Au terme de ces quatre jours d'interviews, certains élèves ont souligné un exercice très intéressant alors que d'autres ont relevé un manque de clarté et une certaine langue de bois dans les réponses apportées par les quatre candidats.
Plusieurs élèves ont par ailleurs évoqué une envie de se lancer en politique ou dans le journalisme à la suite de cette expérience.
hend