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Les candidats au Conseil d'Etat vaudois s'écharpent sur la croissance

Les candidats au Conseil d'Etat vaudois, dont le premier tour a lieu le 30 avril, se sont notamment affrontés lundi soir sur les problèmes posés par la croissance économique du canton.

Au cours de ces dernières années, le canton de Vaud a connu une croissance considérable, ce qui n'est pas sans poser de nombreux problèmes d'infrastructures, de transports ou de logement. Un thème qui a été longuement abordé lundi durant un débat sur la RTS.

Que les Vaudois mécontents se tournent vers les régions où il y a de la décroissance. Voilà les vrais problèmes.

Philippe Leuba, candidat libéral-radical au Conseil d'Etat vaudois (sortant)
Croissance économique dans le canton de Vaud, faut-il continuer ainsi?
Croissance économique dans le canton de Vaud, faut-il continuer ainsi? / L'actu en vidéo / 5 min. / le 3 avril 2017

"C'est vrai qu'il y a des problèmes liés à la croissance mais que ces Vaudois-là (ceux qui se plaignent, ndlr) se tournent vers des régions, en France notamment, où il y a de la décroissance. Voilà les vrais problèmes", a affirmé le libéral-radical Philippe Leuba, reconnaissant toutefois que le gouvernement sortant avait parfois "trop attendu" avant de prendre les choses en mains.

Après dix ans d'excédents budgétaires, le Conseil d'Etat décide d'offrir un gigantesque cadeau fiscal aux entreprises les plus riches.

Hadrien Buclin, candidat d'Ensemble à gauche au Conseil d'Etat vaudois

"Mais à qui profite réellement cette croissance économique, s'est pour sa part insurgé le candidat d'Ensemble à gauche Hadrien Buclin. Quand je vois qu'après dix ans d'excédents budgétaires, le Conseil d'Etat décide d'utiliser ces derniers non pas pour répondre aux besoins sociaux de la population et développer les prestations mais pour offrir un gigantesque cadeau fiscal aux entreprises les plus riches du canton".

Actuelle cheffe du Département des infrastructures, la socialiste Nuria Gorrite a également admis que le gouvernement n'a pas su "anticiper les effets de la croissance, notamment en matière de logement".

Elle a cependant abondé dans le sens de son collègue Philippe Leuba en rappelant que "la politique gouvernementale de ces dernières années s'est précisément souciée de maintenir l'emploi tout en veillant à celles et ceux qui ne goûtent pas tous les jours au gâteau de la croissance".

L'aide sociale plus chère que l'éducation

Reste que veiller aux plus démunis à un coût. Et un chiffre a frappé dans la discussion du budget en fin d'année dernière. Désormais, dans le canton de Vaud, l'aide sociale coûte plus chère que l'éducation. N'est-ce pas préoccupant?

On ne va pas s'excuser de dépenser de l'argent pour sortir des gens de l'aide sociale.

Pierre-Yves Maillard, candidat socialiste au Conseil d'Etat vaudois (sortant)

"Quand on obtient la possibilité de sortir 3000 jeunes du social pour en faire des apprentis, quand on double quasiment les allocations familiales, on ne va pas s'excuser de dépenser de l'argent pour sortir des gens de l'aide sociale", a rétorqué le conseiller d'Etat en charge du dossier Pierre-Yves Maillard.

Chef des Finances au sein du gouvernement, le PLR Pascal Broulis ne s'inscrit pas en faux contre le propos du socialiste. Il a par contre fait part de la "préoccupation" de la droite face à ce phénomène.

Elections vaudoises: le débat sur les finances du canton
Elections vaudoises: le débat sur les finances du canton / L'actu en vidéo / 8 min. / le 3 avril 2017

"Pacifier le dossier des écoles"

Troisième thématique abordée: la réforme de la loi sur l'enseignement obligatoire, qui a suscité chez les enseignants vaudois une très grosse inquiétude, voire une véritable grogne. Cette dernière n'a été prise en compte que tardivement par le Conseil d'Etat.

Pour autant, la libérale-radicale sortante Jacqueline de Quattro a appelé à "pacifier ce dossier car nos enfants doivent pouvoir apprendre dans un climat serein".

Elections vaudoises: le débat sur l'école
Elections vaudoises: le débat sur l'école / L'actu en vidéo / 4 min. / le 3 avril 2017

Cesla Amarelle est elle d'avis qu'il faut désormais travailler sur plusieurs axes pour apaiser la crise, comme le fait déjà le Conseil d'Etat vaudois. La socialiste a notamment rappelé qu'il fallait "renforcer la maîtrise de classe", mieux épauler les élèves en difficultés et "renforcer la formation professionnelle".

Kevin Gertsch et Christelle Travelletti

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Quatorze des quinze candidats présents

Le premier débat de la soirée réunissait cinq candidats au Conseil d'Etat autour de la thématique de la croissance. Les discussions ont opposé les sortants Nuria Gorrite (PS) et Philippe Leuba (PLR) à Serge Melly (Alliance du Centre), François Pointet (Vert'libéraux) et Hardien Buclin (Ensemble à gauche).

Durant le débat suivant, les sortants Pascal Broulis (PLR) et Pierre-Yves Maillard (PS), de même que Sylvie Villa (PDC) et Yvan Luccarini (Ensemble à gauche) se sont exprimés sur les finances du canton.

Lors du troisième débat, Béatrice Mettraux (Les Verts) et Jacqueline de Quattro (PLR), toutes deux sortantes, ont échangé leurs opinion sur la question des écoles avec les parlementaires fédéraux Jacques Nicolet (UDC) et Cesla Amarelle (PS).

Portrait de Guillaume Morand (Parti de rien), le 15e candidat: