La Caisse de chômage vaudoise aurait été flouée par des collaborateurs d'Unia et des patrons
Une vingtaine de chefs d'entreprise du secteur de la construction auraient été interpellés depuis mardi dans plusieurs cantons, dans le cadre d'une enquête de la brigade financière de la police de sûreté vaudoise. Une enquête lancée sous l'impulsion du Ministère public.
Des collaborateurs administratifs du syndicat Unia seraient également impliqués, explique le quotidien, qui décrit un système bien rôdé basé sur les faillites d'entreprises du milieu de la construction. En plus des employés lésés, de nombreux collaborateurs fictifs étaient déclarés au chômage.
Une arnaque sur plusieurs années
La Caisse cantonale de chômage aurait ainsi versé des indemnités à des personnes inexistantes. Les sommes étaient ensuite réparties entre les patrons d'entreprises et les collaborateurs d'Unia, décrit 24 heures.
Plusieurs millions de francs auraient été détournés par le biais de cette arnaque qui aurait débuté en 2013 et duré plusieurs années.
Le chef du Département vaudois de l'économie Philippe Leuba a indiqué que les collaborateurs de la Caisse cantonale de chômage ont eu "des doutes sur certaines pratiques" courant 2016 en découvrant "des éléments curieux".
"D'entente avec le SECO, nous avons dénoncé les faits au Ministère public qui a instruit. Depuis, nous collaborons avec la justice, mais nous n'avons pas accès au dossier. Peut-être y a -t-il d'autres plaignants", a-t-il poursuivi.
Deux collaborateurs d'Unia concernés
Le Ministère public indique qu'il ne donnera aucune information supplémentaire avant le 2 mai 2017. Il évoque dans son communiqué la possible implication de collaborateurs administratifs d'un syndicat, sans citer de nom.
Quant au syndicat Unia, il a précisé dans la foulée que l'affaire concernait deux de ses collaborateurs, ajoutant que ces derniers avaient immédiatement été suspendus.
Une fraude difficile à déceler
Selon des sources sollicitées dans différents cantons, ce genre de fraude est relativement difficile à détecter, explique l'émission Forum.
Une fois l'insolvabilité d'une entreprise déclarée, les employés doivent produire leurs créances à l'office des faillites. Et c'est à ce moment qu'entrent en jeu les deux collaborateurs du syndicat, dont le logo dans des correspondances a pu apaiser la méfiance des services administratifs.
Restent des questions en suspens sur de potentielles lacunes au niveau des contrôles effectués par l'administration cantonale.
kg/jvia avec ats
La FVE se dit "pas impliquée"
"A notre connaissance, les membres coopérateurs de notre association patronale ne sont pas impliqués dans cette affaire", a réagi la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE).
"Si le contraire était avéré, nous prendrions les mesures d'exclusion nécessaires. Ces malversations confirment la nécessité d'une lutte acharnée contre le travail au noir et le phénomène des faillites multiples", ajoute la FVE.