Alors que le conseiller d'Etat socialiste réélu Pierre-Yves Maillard (PS) a dénoncé l'accord entre l'UDC et les Vert'libéraux en vue du second tour des élections au gouvernement vaudois le 21 mai, Isabelle Chevalley a indiqué que ce choix était totalem ent assumé: "Il y a une année, on avait déjà annoncé ma candidature. Ce n'est pas du tout de l'opportunisme, c'est une stratégie que l'on avait mise en place en se disant qu'en cas de grande alliance avec le centre droite, je partirais candidate", a-t-elle expliqué mardi soir dans l'émission Forum.
Afin de porter les idées Vert'libérales plus loin, il faut atteindre un exécutif et donc créer des alliances
Elle s'est toutefois dite consciente d'une certaine prise de risque: "Afin de porter les idées vert'libérales plus loin, il faut atteindre un exécutif et donc créer des alliances (...) En politique, si on ne prend pas de risques, on n'arrive à rien. Lorsque j'ai fait de l'écologie au Parti libéral, j'ai fini par me faire virer du parti. Aujourd'hui, je suis conseillère nationale peut-être parce que j'ai été virée, donc c'est devenu une chance."
Jacques Nicolet: "Il ne faut jamais aborder une élection la peur au ventre"
De son côté, Jacques Nicolet craint-il que ce ticket à deux ne profite uniquement aux Vert'libéraux? "Non, il ne faut jamais aborder une élection avec la peur au ventre, parce qu'autant ne pas partir au combat. On a la capacité d'obtenir un siège pour la droite, voire deux", a indiqué l'UDC.
Je partais du principe que François Pointet devait certainement aller au deuxième tour pour représenter les Vert'libéraux
Il a tout de même estimé qu'il eût été plus logique de maintenir la candidature de François Pointet, qui a représenté les Vert'libéraux au premier tour: "Ce n'est pas à moi de me prononcer sur la légitimité de Madame Chevalley, mais je partais effectivement du principe que Monsieur Pointet devait certainement aller au deuxième tour."
Alors qu'il avait fâché son allié PLR en mars dernier après avoir laissé entendre qu'il soutenait Marine Le Pen pour la présidentielle française, Jacques Nicolet s'est voulu plus prudent mardi soir: "Honnêtement, je ne sais pas si j'irais voter en France. La population française a été régulièrement malmenée avec des promesses électorales qui n'ont jamais été tenues, que ce soit à gauche ou à droite."
Moins de 50% de prises de position communes à Berne
Alors que les instances dirigeantes des deux partis relativisent les divergences entre leurs deux candidats, la RTS a comparé les votes des deux élus au Conseil national. Sur 1445 prises de position, seules 641 sont identiques, soit 44%. C'est surtout sur les questions économiques que les deux candidats se rejoignent, avec des positions libérales. Ils soutiennent en effet la libre concurrence et combattent l'interventionnisme de l'Etat.
Leurs positions divergent toutefois sur une majorité des sujets. Sur l'asile, ils n'ont clairement pas les mêmes positions, tout comme sur la politique étrangère en général. On note également d'importantes divergences sur l'environnement et les questions de société, avec des votes opposés sur la lutte contre les discriminations faites aux homosexuels par exemple.
"Je ne me serais jamais associée à un Roger Köppel"
Pour Isabelle Chevalley, les votes au niveau fédéral ne sont pas indicatifs: "Je rappelle que ce n'est pas une élection au Conseil fédéral, mais au Conseil d'Etat vaudois. Lorsque j'étais au Grand Conseil avec Monsieur Nicolet, neuf fois sur 10, on votait avec l'UDC. Je ne me serais jamais associée avec un Roger Köppel (conseiller national UDC/ZH, ndlr) car on est fondamentalement différents. Ce qui anime le canton de Vaud, ce ne sont pas les sujets qui nous différencient au niveau fédéral."
Egalement questionnée sur les élections françaises, la candidate a affirmé son soutien à Emmanuel Macron: "Fillon est beaucoup trop conservateur pour moi et Le Pen, ça ne se discute même pas. Quant aux autres, ils sont beaucoup trop à gauche."
hend avec Alexandra Richard
"Christian Levrat devrait être moins misogyne"
En réponse au président du Parti socialiste suisse Christian Levrat qui a dénoncé sur Twitter l'alliance de la Vert'libérale avec Jacques Nicolet, Isabelle Chevalley a rétorqué: "Je lui réponds qu'il faut qu'il soit un peu moins misogyne parce que je ne suis pas sûre que si cela avait été un homme il l'aurait fait".
Quant à la question de l'opportunisme, la candidate a rétorqué: "Quand on voit ce que la gauche fait à Lausanne avec une grande alliance avec l'extrême-gauche pour avoir six sièges sur sept (au Conseil d'Etat), je n'ai pas de leçon à recevoir des socialistes".
>> Le tweet de Christian Levrat:
Leçon française et… vaudoise: Dupont Aignant avec Le Pen, Chevalley avec Nicolet: Quand l'ego passe avant le cerveau #vd2020
— Christian Levrat (@ChristianLevrat) May 2, 2017