Alors que l'alliance scellée à droite entre la vert'libérale Isabelle Chevalley et l'UDC Jacques Nicolet provoque des remous avant le second tour du 21 mai dans le canton de Vaud, la sortante verte Béatrice Métraux affiche sa sérénité pour la fin de cette campagne.
"Nous sommes très sereines sur ce qui va se passer, nous faisons campagne ensemble avec une grande solidarité et nous espérons que les Vaudois suivront ce ticket vert et socialiste", a-t-elle déclaré dans l'émission Forum.
Avec 48% de voix en sa faveur au premier tour, la conseillère d'Etat ne juge pas cette alliance avec Cesla Amarelle comme une menace pour décrocher le dernier siège vacant à l'Exécutif cantonal.
"Durant toute la campagne du premier tour, la droite a dit 'il y a l'équilibre, il y a le compromis, on travaille très bien avec le Conseil d'Etat à majorité de gauche' et d'un coup on remet en cause ce compromis", a-t-elle déploré.
Je crois que la population vaudoise ne s'y retrouve pas, c'est une forme de contestation de la situation précédente.
Un avis partagé par sa colistière socialiste Cesla Amarelle. "Au premier tour, les citoyens ont plébiscité la poursuite du modèle politique vaudois. Pour notre part, on va rester fidèle à notre conviction, à notre programme en indiquant que dans le canton de Vaud on avait trouvé le moyen de travailler de manière très efficace avec cette législature qui a été une véritable législature de déblocage."
Pas de programme commun à droite
Les deux femmes politiques ont critiqué sur La Première l'alliance de droite qui se présente sans réel programme à quelques semaines du second tour. "Dans une alliance on doit avoir un projet commun. Socialistes et Verts, nous avons des projets communs, des objectifs communs en matière sociétale, environnementale, en matière de transports publics, de crèches...", a énuméré Béatrice Métraux.
"Monter un programme à 15 jours d'une élection alors que nous y travaillons depuis des années, pour moi c'est quelque chose qui va rompre cet équilibre politique et ce rapport de force entre le Parlement et le Conseil d'Etat", a relevé l'élue verte.
"Capacité à conclure des compromis"
La présence de Cesla Amarelle sur le ticket de la gauche suscite des craintes et des critiques, notamment d'Isabelle Chevalley. Celle-ci a déclaré mardi dans Forum que la candidate socialiste "fait peur avec ses idées communistes".
Pourtant, selon les données du Parlement, la vert-libérale Isabelle Chevalley a voté comme Cesla Amarelle sur 70% des objets depuis le début de l'actuelle législature.
La conseillère nationale socialiste rappelle que les élus de gauche sous la Coupole fédérale sont régulièrement classés plus à gauche que leurs collègues alémaniques.
Elle regrette qu'Isabelle Chevalley n'ait d'autres arguments à arguer dans la campagne: "J'ai ce profil-là, ça veut dire que j'ai des convictions et que j'ai l'honnêteté de le dire et de voter comme mes convictions me l'imposent."
Mais j'ai aussi la capacité forte de conclure des compromis sur des dossiers extrêmement difficiles.
Lara Gross