Au coeur des reproches formulés par les Vert'libéraux, les déclarations de Cesla Amarelle, mercredi soir lors d'un débat télévisé. Elle a affirmé avoir soutenu le fonds routier FORTA.
Après avoir voté non au Parlement, la socialiste aurait rejoint les défenseurs du projet, et aurait même intégré le comité de gauche en faveur du oui, ce que contestent les Vert'libéraux.
Confusions et imprécisions
Après vérification, la RTS a noté des imprécisions dans les explications côté socialiste. Le responsable de cette campagne de gauche en faveur de FORTA l'avoue: il n'existe aucune liste officielle publique sur laquelle figure expressément Cesla Amarelle, pas plus que des communiqués de presse dans lequel son nom serait apparu.
Mais le responsable précise: cette dernière a bel et bien rejoint le comité en question au cours de la campagne pour FORTA, après son lancement officiel.
Auprès d'autres figures socialistes membres du comité en question, un certain malaise s'est fait sentir: personne n'a pu nous confirmer l'adhésion de Cesla Amarelle à ce groupe.
Communication maladroite
Les accusations des Vert'libéraux ne sont pas pour autant formellement confirmées.
Le coordinateur du comité de gauche pro-FORTA justifie ce cafouillage par une campagne désorganisée, montée dans l'urgence. Les soutiens ayant été contactés puis ajoutés au fur et à mesure, personne ne pouvait savoir exactement qui faisait partie du comité.
Le flou de ces explications est renforcé encore par une stratégie de communication maladroite: le nom et la photo de Cesla Amarelle ont été ajoutés il y a deux jours sur le site internet du comité de gauche pour FORTA - un site pourtant inactif depuis des semaines, puisque la votation a eu lieu le 12 février.
Le coordinateur de la campagne l'avoue: il a bel et bien glissé l'image suite aux attaques contre Cesla Amarelle.
Un deuxième tour où l'on sort les crocs
La principale intéressée se défend quant à elle de toute manipulation. Cesla Amarelle l'affirme: elle ne s'est jamais inquiétée de savoir si son nom figurait sur une quelconque liste de soutien. Suite aux sollicitations, elle a simplement acceptée d'être associée à ce comité de campagne, dit-elle.
L'affaire traduit bien les tensions du second tour de l'élection au gouvernement vaudois, où le ton contraste singulièrement avec un premier tour à l'ambiance bon enfant.
L'alliance de droite fait feu de tout bois
Entre attaques personnelles et déclarations décomplexées, l'alliance de droite fait feu de tout bois. Selon le journal Le Temps, elle a demandé les extraits de taxation de Cesla Amarelle et même cherché à vérifier si elle était ou non en congé sabbatique de l'Université de Neuchâtel le temps de la campagne.
L'UDC et les Vert'ibéraux jouent donc leur va-tout, à une semaine du scrutin décisif. A voir si l'électeur vaudois appréciera ou non ces attaques très personnelles.
Michael Peuker/kkub