Ces larves de grenouilles modifiées génétiquement brillent plus ou moins fortement au contact de perturbateurs endocriniens. Après la Ville de Bruxelles, c'est au tour de Lausanne de tester cette technique développée par une start-up française.
Concrètement, une cinquantaine de têtards sont plongés dans des échantillons d'eau issue des stations de pompage ou d'épuration. Un appareil va ensuite très rapidement analyser leur luminosité.
D'après les premiers résultats, les larves lausannoises brillent fortement au contact des eaux sales qui arrivent à la station d'épuration. Ces eaux sont donc chargées en perturbateurs endocriniens, avant leur rejet dans le lac. En revanche, les têtards présentent une faible luminosité au moment du pompage de l’eau du lac.
Améliorer la qualité de l'eau
Cette technique doit contribuer à mieux connaître la concentration de perturbateurs endocriniens dans l'eau et, in fine, à en améliorer la qualité. Elle doit notamment permettre aux ingénieurs de renforcer les systèmes de filtrage et ainsi éliminer ce type de micropolluants, dont les effets sur la santé sont encore mal connus.
"Sur la partie "eau potable", ça pourrait déclencher des alarmes et ainsi nous pourrions interrompre la production d'eau pour investiguer, de façon à savoir s'il y a eu un problème de pollution sur l'eau brute ou sur la filière de traitement. En ce qui concerne la station d'épuration, on serait plutôt sur un suivi de performance", explique Christophe Méchouk, responsable Etudes et constructions au Service de l'eau de Lausanne.
La Ville de Genève doit elle aussi tester cette nouvelle arme dans la lutte préventive contre les perturbateurs endocriniens.
Marc Menichini/dk