Un contrôle général des 23 porcheries de l'entreprise familiale a été mené le 18 août et débouche sur "des dénonciations pénales, des enquêtes et des sanctions administratives". La structure des dix sociétés aux mains de la famille sera contrôlée afin de vérifier l'indépendance économique des entités entre elles.
Maltraitance répétée dénoncée
L'Etat a dénoncé l'éleveur pour maltraitance répétée d'animaux. Les procédures sont ouvertes et la personne visée a naturellement le droit d'être entendue, a souligné le conseiller d'Etat Philippe Leuba. Jeudi après-midi, l'éleveur annonçait d'ailleurs qu'il se retirait définitivement de la production porcine.
Le conseiller d'Etat vaudois réfute le fait que les contrôles aient tardé. "En 2015 nous avions quelques 29 contrôles dans les porcheries pour douze mois, nous en sommes aujourd'hui, au milieu de l'année 2017, à 174 contrôles. Les contrôles ont été renforcés bien avant la diffusion de ces vidéos."
L'action du gouvernement (voir encadré) ne se limite cependant pas à un producteur, mais vise à améliorer l'ensemble de la filière porcine.
Graves dérapages
La mise en oeuvre de ce programme ne dépendra pas de l'avancement des procédures judiciaires contre l'éleveur au coeur de la polémique, a assuré le chef du Département de l'économie, de l'innovation et du sport (DEIS).
"Nous avons pris des mesures extrêment fermes pour deux motifs", détaille le conseiller d'Etat vaudois dans l'émission Forum. "D'une part pour préserver la santé animale et d'autre part pour préserver la filière porcine en Suisse. Je n'admets pas l'idée que l'ensemble d'une corporation souffre d'irresponsabilité individuelle."
ats/ebz
Programme cantonal de contrôle et d'aide
Le conseiller d'Etat Philippe Leuba a annoncé une série de mesures pour la filière porcine vaudoise. Ainsi, le montant alloué aux contrôles des porcheries par des vétérinaires est doublé. Le soutien aux porcheries "paille et soleil" augmente de 400 à 700 francs par place de porc. Une aide sera fournie à l'agrandissement de l'espace réservé aux cochons qui atteindra dans le canton de Vaud 1,6 m2, l'exigence fédérale étant à 0,9 m2.
Un crédit de 4 millions de francs voté en 2015 par le Grand Conseil servira à ces mesures. Philippe Leuba a indiqué que le gouvernement était prêt à allouer de nouveaux moyens financiers si nécessaire lorsqu'un bilan aura été tiré de cet ensemble de correctifs.
Une formation obligatoire sera imposée à tous les porchers bénéficiant d'aides publiques. Une formation continue devient aussi obligatoire, ainsi qu'une présence humaine deux fois par jour dans chaque porcherie.