"On nous a soumis à trois initiatives Sauvez Lavaux, mais on n'a jamais pensé à sauver le vigneron qui va avec", lâche Bertrand Duboux, invité jeudi de La Matinale de la RTS.
Dans son livre intitulé "Il faut sauver le vigneron de Lavaux", il décrit "une profession confrontée à une réalité terrible": lourdeurs administratives, difficultés de succession, problèmes de rentabilité...
Des terrains qui s'affaissent
Mais les exploitants sont surtout victimes d'un vignoble qui s'affaisse. "Le terrain pousse, mais c'est le vigneron qui doit remonter le mur qui lui tombe sur la tête", regrette Bertrand Duboux.
Il donne l'exemple du vigneron auquel il confie les vignes dont il est propriétaire: celui-ci doit dépenser un million pour refaire les murs, il a perdu trois années de récoltes "et la commune est aux abonnés absents". "Il faut être millionnaire aujourd'hui pour être vigneron à Lavaux!" insiste Bertrand Duboux.
Les vignobles en terrasse, ça coûte la peau des fesses!
Pour lui, les autorités vaudoises doivent se pencher sur la question de "la protection des vignerons" contre des frais "qui les pénalisent".
"Les jardiniers de l'Unesco"
Et la publicité offerte par l'inscription du vignoble au patrimoine mondial de l'Unesco en 2007? "C'est bien joli, l'Unesco, mais il aurait mieux fallu d'abord soutenir les vignerons, qui sont les jardiniers de l'Unesco... de ce paysage qui est devenu un musée à ciel ouvert."
"Maintenant, on favorise cette réalité 'bling-bling' (...) Le canton et les offices du tourisme capitalisent dessus, mais le vigneron ne touche pas une thune", déplore Bertrand Duboux, qui reconnaît néanmoins une "belle promotion".
jvia