Les huit signataires représentent également des collaborateurs encore en fonction, qui ont souhaité garder l'anonymat, précise le quotidien. Il s'agit de personnes toutes issues des secteurs socio-culturels de la prison.
Elles reprochent à la direction une dégradation des conditions de travail, ainsi qu'un manque de communication et une forte pression exercée par la hiérarchie. L'établissement a d'ailleurs enregistré huit démissions entre 2015 et 2017.
Réinsertion des détenus en question
Les critiques concernent également la réinsertion des détenus. D’après une source proche du dossier contactée par la RTS, la direction de Bochuz aurait délaissé sa mission de réinsertion ces dernières années. Tout ce qui a trait au social, à la culture ou à la formation aurait été fortement réduit, au profit du tout sécuritaire, après les affaires Skander Vogt, Adeline et Claude D.
Une situation qui aurait un fort impact sur les détenus, entraînant oisiveté, tensions et frustrations.
Enquête indépendante réclamée
Les signataires veulent se faire entendre dans le cadre d'une enquête indépendante du service pénitentiaire.
La commission des visiteurs de prisons, du Grand Conseil vaudois, se rendra jeudi à Bochuz pour interroger des détenus.
Investigations des autorités
Dans l'émission Forum, la conseillère d'Etat vaudoise en charge de la Sécurité, Béatrice Métraux, a assuré "prendre à coeur" les lettres adressées aux autorités: "A l'heure actuelle, il m'est extrêmement difficile de vous dire ce qu'il en est des griefs qui nous sont reprochés. Donc je fais des investigations, je fais des recherches, je fais des analyses, je regarde les dossiers (...) Tout ceci peut peut potentiellement déboucher sur une enquête administrative formelle".
Tania Barril/hend