Publié

L'Etat intervient pour sauver L'Alcazar, le "théâtre maudit" à Montreux

VD: le canton intervient pour restaurer le Théâtre l'Alcazar
VD: le canton intervient pour restaurer le Théâtre l'Alcazar / 12h45 / 2 min. / le 30 janvier 2018
Le théâtre L'Alcazar à Montreux (VD), classé monument d'importance nationale, est en danger. Victime d'incendies à répétition, il risque de tomber en ruine. L'Etat de Vaud a décidé d'intervenir, faute de moyens du propriétaire.

L'impératrice Sissi avait l'habitude d'y donner des bals, à l'époque où ce joyau de l'architecture "Belle époque" était encore un hôtel. Le théâtre L'Alcazar est aujourd'hui entouré d'échafaudages sinistres, comme une vilaine balafre.

Face à la menace de détérioration, l'Etat de Vaud a décidé de se substituer au propriétaire pour faire des travaux d'urgence et sauver le bâtiment. La facture sera envoyée au détenteur.

Nicolas Meyer, conservateur des monuments à l'Etat de Vaud, justifie cette intervention par la loi, L'Alcazar étant classé monument d'importance nationale, au même titre que le château de Chillon. Or, "le propriétaire du bien n'offre plus de garantie pour la préservation du bien".

Le propriétaire déplore la méthode

Le propriétaire, Dad Régné, est un personnage de la vie culturelle montreusienne. Fasciné par l'histoire du lieu, il a racheté le théâtre dans les années 1980. Mais en 1984, un incendie ravage le bâtiment. "J'aurais préféré qu'on me coupe la main", dit-il alors, sous le choc. Puis les incendies vont ensuite se succéder, dont un spectaculaire en 2012.

Le fils du propriétaire, Patrick Régné, a repris la gestion du théâtre il y a quelques années. Ce professionnel de l'événementiel rêve de faire de L'Alcazar un nouveau un centre culturel et artistique. Il assure qu'il était proche d'une solution financière quand l'Etat a décidé d'intervenir.

"Un jour, on a vu arriver des ouvriers qui ont commencé à travailler. Sans nous prévenir", déplore-t-il mardi au 12h45 de la RTS.

Coût estimé à 7,5 millions de francs

Le coût de la rénovation complète de l'édifice est estimé à 7,5 millions de francs. Patrick Régné jure ne pas vouloir vendre, mais peine à réunir les fonds. "J'ai une passion pour ce bâtiment. J'étais présent quand mon père l'a découvert en 1978."

Aujourd'hui, plus personne ne danse dans les murs de ce théâtre mythique. La police a bouclé l’édifice, en raison d'un nouvel incendie survenu il y a trois semaines. Certains surnomment désormais L'Alcazar le théâtre maudit.

Jérôme Galichet/fme

Publié