Le ministre vaudois des Finances Pascal Broulis profiterait d'un arrangement pour payer une part de ses impôts à Sainte-Croix au lieu de Lausanne, selon une information du Tages-Anzeiger vendredi. Le conseiller d'Etat paierait ainsi les trois quarts de ses taxes communales à Sainte-Croix, où il possède une maison, alors que sa famille vit, travaille et va à l'école dans la région lausannoise.
Mais tout est légal, se défend l'élu vaudois, en déplacement aux Jeux olympiques de PyeonChang. Admettant "ne pas savoir" combien de temps il passe à Lausanne, il met en avant "les voyages à l'étranger" à déduire de son temps dans la capitale vaudoise et, a contrario, ses "vacances, week-ends et temps libre" passés à Sainte-Croix.
Je ne suis pas en train d'optimiser quoi que ce soit.
Même si l'impôt est plus élevé de 9 points dans la capitale vaudoise, le conseiller d'Etat balaie l'accusation d'optimisation fiscale et affirme: "Si j'avais voulu optimiser, j'aurais vendu ma maison depuis très longtemps, et j'aurais choisi un autre domicile fixe, par exemple une commune proche de Lausanne au taux encore beaucoup plus bas. Je ne suis pas en train d'optimiser quoi que ce soit."
L'élu a également minimisé le gain d'une telle répartition. "Comme tous les contribuables, je paie 70% de mes impôts au canton, et 30% qui se répartissent entre les communes. J'ai appliqué la loi, qui prévoit une répartition intercommunale, et qui n'a pas été contestée par les municipalités. Je ne changerai rien à ma manière de faire, Sainte-Croix a aussi besoin de mes impôts. Si cette loi existe, elle a une raison d'être, précisément pour ne pas pénaliser une commune par rapport à une autre."
L’économie réalisée semble minime. Selon les calculs de la RTS, le conseiller d’Etat perdrait environ 1000 francs par an s'il payait tous ses impôts à Lausanne.
Pas d'"optimisation électorale"
Garder son domicile à Sainte-Croix lui permet-il, sur un autre front, de s'assurer le soutien électoral de sa commune, de sa région? "Nullement!", rétorque le grand argentier. "La raison, c'est que je suis fier de ma commune de naissance. J'y ai ma vie, ma famille, mon entourage. Quand je ne serai plus conseiller d'Etat, je pense que c'est là que je serai."
Propos recueillis par Mehmet Gultas/kkub