Après l'affaire Broulis, le Conseil d'Etat vaudois surveille ses contacts avec la presse
Les journalistes ont récemment été invités à ne plus envoyer de SMS aux conseillers d'Etat vaudois, comme l'a révélé fin mars le journal Le Temps. Mais le contrôle des membres du gouvernement vaudois irait encore plus loin, affirme samedi le Tages-Anzeiger.
Pascal Broulis, accusé par certains d'optimisation fiscale, aurait demandé à ses collègues de transmettre leurs factures de téléphone portable officiel afin d'analyser tous les contacts qu'ils ont eus avec les journalistes, selon le quotidien alémanique. La mesure s'appliquerait à l'ensemble de l'année dernière ainsi qu'aux factures actuelles.
Accord unanime du Conseil d'Etat
La demande, bien que controversée au sein de l'exécutif cantonal, aurait été acceptée par les conseillers d'Etat vaudois, écrit encore le Tages-Anzeiger. La section informatique du département de Nuria Gorrite se chargerait de l'analyse de ces factures.
La présidente du Conseil d'Etat refuse de confirmer ces informations. Dans une réponse transmise par email à RTSinfo, elle reconnaît toutefois que "le gouvernement a décidé unanimement de prévenir les atteintes à la collégialité" au sein du Conseil d'Etat, sans révéler la teneur des mesures prises.
L'élue socialiste précise par ailleurs que ces mesures ont été prises "avec le consentement de tout le gouvernement" et que "les éventuelles informations pertinentes sont soumises à la même confidentialité que tous les documents du Conseil d'Etat".
Lara Gross
Sujet traité samedi dans La revue de presse dans l'émission Le 6h-9h sur La Première
Les déclarations fiscales de Broulis passées au crible
Pour mémoire, à mi-mars, le Conseil d'Etat a chargé l'Inspection fiscale de contrôler les déclarations d'impôt (2009, 2014 et 2015) de Pascal Broulis.
Cette vérification sera soumise ensuite à trois experts neutres et indépendants, avant une publication des résultats fin mai.
Le grand argentier s'est retrouvé sur la sellette à cause de sa domiciliation fiscale et de certaines déductions.