Au total, 721 vins suisses et 98 nectars étrangers concourront pour décrocher le prix de meilleur Chasselas au monde. Une prédominance helvétique qui s'explique par l'origine du cépage: "C'est le chercheur valaisan José Vouillamoz qui, par ses études à l'Université Davis en Californie, a montré qu'il était originaire du Bassin lémanique", explique Jérôme Aké Béda sur les ondes de la RTS.
Lorsqu'on lui demande s'il préfère le Chasselas vaudois ou son cousin valaisan - le Fendant - le spécialiste répond: "C'est un faux débat. Il existe plusieurs types de Chasselas." Le nom "Fendant" tirerait d'ailleurs ses origines du canton de Vaud: "Il a été mentionné pour la première fois en Lavaux", explique l'Ivoirien. "Ce sont donc les Vaudois qui ont prêté le mot aux Valaisans." Et de préciser: "Le mot provient de la texture du raisin qui fond dans la main lorsqu'on le presse."
Promotion lacunaire
Des efforts restent à faire pour faire connaître ce cépage, estime celui qui a été nommé Sommelier de l'année 2015 par le guide Gault et Millau: "Ce sont des familles qui cultivent la vigne de manière séculaire et c'est vrai qu'il y a beaucoup de dissensions et de rivalités. C'est dommage, car le Chasselas met tout le monde d'accord en Lavaux. Il y a beaucoup d'associations et d'institutions qui existent pour promouvoir le même cépage, alors qu'ils devraient se mettre ensemble et avoir une seule entité."
Cette logique, Jérôme Aké Béda aimerait la voir appliquée au niveau national, avec une mise en avant des cépages en fonction de leurs régions. "Le Pinot Noir, c'est le canton de Neuchâtel jusqu'aux Grisons. Le Merlot c'est le Tessin, la Syrah c'est le Valais... C'est de cette façon que nous devrions communiquer."
Propos recueillis par Romain Clivaz
Texte web: hend