Cela fait un mois que la préférence indigène à l'embauche est entrée en vigueur. C'est la réponse du Parlement à l'initiative fédérale contre l'immigration de masse adoptée en 2014.
Concrètement, les branches où le chômage dépasse les 8% doivent annoncer tous les postes vacants aux ORP pour que les chômeurs inscrits en Suisse aient un accès privilégié pendant cinq jours. La construction, l'agriculture ou l'hôtellerie sont trois secteurs particulièrement concernés par ce nouveau système.
"Intérêt des employeurs"
Un mois après la mise en oeuvre, les ORP croulent sous le nombre de places annoncées. Le bilan est donc plutôt positif, tant du point de vue des employeurs que des offices régionaux de placement.
"C'est un processus administratif qui est plus long que celui qui existait avant, mais il est dans l'intérêt des employeurs suisses de favoriser l'emploi des personnes déjà installées en Suisse", souligne Patrick Eperon, porte-parole du Centre patronal vaudois, au 19h30 de la RTS dimanche.
Personnel recruté pour traiter les dossiers
A titre de comparaison, les ORP du canton de Zurich ont reçu un total de 3200 postes vacants, parmi lesquels 2000 étaient soumis à une obligation d'annonce. Dans ce canton, les offices régionaux de placement ont dû recruter du personnel pour traiter l'avalanche de dossiers.
"Notre but, c'est de réduire le surplus de bureaucratie pour les entreprises. De leur épargner autant d'administratif que possible dans le cadre de cette obligation d'annonce. Voilà pourquoi nous avons engagé du monde", explique Edgar Spieler, responsable du marché du travail au Service de l'économie et de l'emploi à Zurich.
Inquiétudes pour 2020
L'inquiétude viendra plutôt en 2020, selon le porte-parole du Centre patronal vaudois. Le taux de chômage à partir duquel il sera alors obligatoire d'annoncer des postes vacants passera de 8% à 5%. "Il risque d'y avoir un problème d'embouteillage des annonces dans les ORP. C'est la raison pour laquelle il faut que le système soit bien rodé."
Pour l'heure, les employeurs concernés doivent anticiper le recrutement de leur personnel, afin de ne pas se retrouver bloqués par ces nouvelles démarches administratives.
Rouven Gueissaz/fme