L'avocat Simon Ntah va demander au Ministère public une mise en prévention pour homicide intentionnel contre les policiers présents lors de l'arrestation près de la gare le 28 février, a appris la RTS.
Lors d'un contrôle contre le deal de rue, la victime, Mike, aurait résisté aux policiers. En refusant d'obtempérer, il aurait finalement été maîtrisé par plusieurs agents. Une fois immobilisé, il a fait un malaise. Conduit à l'hôpital, il y est décédé le lendemain. La police dit avoir trouvé des boulettes de cocaïne dans sa bouche et la piste de l'overdose a été envisagée.
Mais pour l'avocat de la famille de la victime, cette hypothèse ne tient plus. Il va demander à ce qu'une procédure pour homicide intentionnel soit ouverte contre les policiers en cause. Ils étaient jusque-là prévenus pour homicide par négligence.
Autre avis des avocats des policiers
Les avocats des forces de l'ordre n'ont pas du tout la même interprétation que l'avocat de la victime. Pour eux, ce rapport d'autopsie permet au contraire d'exclure une mort due aux violences physiques.
"Les conclusions du rapport d'autopsie sont favorables aux policiers car elles permettent d'exclure la thèse soutenue par les plaignants, à savoir que le décès était consécutif à une asphyxie positionnelle, à l'incapacité dans laquelle se trouvait Mike de respirer. Les experts n'ont pas trouvé d'éléments pour une telle hypothèse", a déclaré Odile Pelet, l'une des avocates des policiers, dans le 12h30 de mardi.
Par ailleurs, même si l'overdose est exclue, l'avocate précise que d'autres substances ont été retrouvées dans le sang de Mike, notamment du PCP, une substance psychotrope qui peut provoquer des troubles du rythme cardiaque et de la respiration.
Violences policières
Ce sera maintenant au procureur de décider s'il va poursuivre l'enquête ou y mettre un terme. Quant à Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois de la police, il ne souhaite pas s'exprimer à ce stade de la procédure.
La mort de Mike avait provoqué de vives réactions et des manifestations avaient été organisées à Lausanne pour dénoncer le racisme et les violences policières.
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Tania Barril/lgr