Après un peu plus d'un mois, 110 personnes sont inscrites pour utiliser ce local situé au Vallon et géré par la fondation ABS. Une vingtaine de passages quotidiens sont enregistrés en moyenne. Cela représente un quart des prévisions faites lors du lancement de ce local mais à terme, ses responsables tablent sur une centaine de passages par jour.
Principalement des marginaux
Les utilisateurs, qui viennent principalement pour se faire des injections, sont avant tout des marginaux (lire encadré). Ces consommateurs sont globalement plutôt satisfaits et appréhendent progressivement ce nouveau lieu. "De toute façon, je vais être obligé de consommer, donc que ce soit ici ou dans un bâtiment interdit, je préfère que ça soit ici, c'est autorisé, c'est protégé, on nous donne du matériel stérile", explique l'un d'entre eux. "S'il arrive quoi que ce soit, il y a des gens qualifiés."
Mais les horaires d'ouverture - entre 12h00 et 19h00 - sont tout de même jugés un peu trop restrictifs.
Peu de conséquences sur la Riponne
Un mois, c'est encore peu pour voir les effets, et pour l'instant l'impact est encore faible. Dans le quartier du Tunnel, des habitants sont toujours excédés par la présence de toxicomanes. L'une des fers de lance du quartier, Lella Toth - qui avait défendu la création du local - ne comprend pas pourquoi le Distribus (qui distribue des seringues propres) continue de venir à la Riponne. "Cela attire les consommateurs dans le quartier", dit-elle.
A l'exécutif lausannois, cette question fait actuellement débat et des discussions sont en cours. Pour l'heure, le municipal Oscar Tosato, en charge de la Cohésion sociale, estime que le Distribus a toujours sa raison d'être. Rien n’est ancré dans le marbre à propos de sa localisation mais son service doit continuer, dit-il, car il répond aussi aux besoins des consommateurs.
Tania Barril/oang
La fréquentation en chiffres
Un total de 110 usagers se sont inscrits depuis le premier octobre.
En un mois, l'espace lausannois a enregistré un total de 612 passages et une fréquentation quotidienne moyenne de 21,9 personnes.
Sur ce nombre, 421 visites avaient pour but une injection, 169 avaient pour but une inhalation et 22 pour sniffer un produit.
Par ailleurs, 85,6% des usagers étaient des hommes et 14,4% des femmes. La plupart ont entre 35 et 40 ans, 30% sont sans domicile fixe et 60% dans une situation de logement précaire.
Les produits consommés sont surtout de la cocaïne, puis de l'héroïne, de la morphine et des benzodiazépines.