Mais à quoi sert l'armée suisse?
Ceux qui se posent la question de l'utilité de notre armée
doivent lire le Tages-Anzeiger ou le Bund du jour. André Blattmann, le
chef de l'armée, est en interview dans les deux journaux
alémaniques. Il nous livre une analyse stratégique pour le moins
originale. Contre quels ennemis nous protège notre armée, demande
le journaliste. Réponse très sérieuse du galonné: "Quand des
archives brûlent à Lausanne, on peut faire appel à l'armée pour
soutenir les pompiers". André Blattmann ajoute que "la Suisse est
vulnérable même en temps de paix". Et de citer l'exemple de
milliers de réfugiés qui déferleraient sur la Suisse, un afflux qui
pourrait nécessiter l'engagement de l'armée. D'où viendraient ces
migrants en masse? Réponse du chef de l'armée, toujours sérieux:
"Pensez à la situation économique en Grèce: soudain un pays de
l'Union européenne, presque un voisin, au bord de la faillite..."
André Blattmann cogite et annonce que les cours de répétition
pourraient devenir des cours à la demande. Les soldats seraient de
piquet trois semaines par année, pour pouvoir intervenir en cas de
nécessité. Par exemple pour faire face à une invasion de civils
grecs...
L'Eglise dans la tourmente
C'est le grand déballage. Il ne se passe plus un jour sans que
de nouveaux cas d'abus commis sur des enfants dans des institutions
religieuses soient dévoilés. Le Matin se fait l'écho de cette escalade dans
l'horreur dévoilée au fil des jours. Au mieux, on suspecte l'Eglise
d'avoir voulu discrètement régler les problèmes à l'interne. Au
pire, on l'accuse d'avoir étouffé les abus, laissant parfois les
pédophiles continuer leurs méfaits. Les nouvelles sont venues mardi
des Pays-Bas, après les révélations d'abus perpétrés sur des
enfants dans les années 1960 dans un internat, raconte Le Matin.
Les Etats-Unis, les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne. Partout,
c'est la curée, constate le quotidien. En Allemagne, c'est la
stupeur: un rapport a dévoilé qu'une centaine d'enfants ont été
massivement victimes de sévices infligés par une dizaine de prêtres
dans un monastère bénédictin. Et après la stupeur, place à la
colère. La ministre allemande de la Justice a reproché au Vatican
d'avoir entravé les enquêtes sur les abus sexuels dans les
établissements catholiques, où régnait un mur de silence. Elle a
même attaqué frontalement le pape. Selon la ministre, une directive
datant de 2001 précise que "des abus sexuels aussi graves sont
soumis à la confidentialité du pape et ne doivent pas être
divulgués à l'extérieur de l'Eglise". Pour l'instant, conclut Le
Matin, le Vatican semble ne pouvoir que tenter de colmater les
brèches, qui s'ouvrent les unes après les autres.
Avenir sombre pour Widmer-Schlumpf
C'est une Eveline Widmer-Schlumpf sur un siège éjectable que
nous présentent 24 heures et la Tribune de Genève mercredi. Un article commun pour
expliquer que tous les voyants sont passés au rouge pour la cheffe
du Département fédéral de justice et police à moins de 20 mois des
élections fédérales. Ses chances de réélection s'amenuisent, selon
les deux quotidiens. Les départs se multiplient dans les hautes
sphères de son administration, mais on reproche également à la
ministre de donner l'impression de vouloir accorder des garanties à
tout le monde, à gauche comme à droite. Un zigzag peu stratégique.
Au problème de la ligne politique s'ajoute un réseau de contacts
défaillant. Même si beaucoup de choses peuvent se passer d'ici la
fin de 2011, des élus évoquent déjà le remplacement de la Grisonne
par un UDC jugé éligible. Les noms du Bâlois Caspar Baader ou du
Fribourgeois Jean-François Rime sont évoqués. En guise de
conclusion, les quotidiens estiment que si ceux qui ont soutenu
Eveline Widmer-Schlumpf en 2007 ne le feront plus en 2011. Ils
accréditeront la thèse selon laquelle elle n'a été qu'un instrument
pour écarter Christoph Blocher. Ils auront alors un sérieux
problème de crédibilité.
Cent longs jours pour Isabel Rochat
Isabel Rochat, la conseillère d'Etat genevoise chargée de la
Sécurité et de l'Environnement, est entrée en fonction il y a cent
jours. La magistrate libérale, novice en politique cantonale,
néophyte dans ces domaines ultra-sensibles, donne déjà le sentiment
d'être submergée par la tâche, relève Le Temps . Souvent attaquée sur la forme, Isabel
Rochat l'est aussi sur le fond. Les plus critiques disent qu'elle
ne maîtrise pas grand-chose au très compliqué dossier de la
sécurité. Mais les inquiétudes, poursuit le quotidien, se
concentrent surtout sur l'ampleur de la tâche. Car de l'avis
général, ce dicastère est démesuré. Et les problèmes d'organisation
et de gestion du temps de la conseillère d'Etat se font déjà
sentir. Le journal met en exergue ces mots de la principale
intéressée: "Je suis contente de pouvoir mener une réflexion en
profondeur sur l'avenir et les missions de la police". Un article
illustré par une photo de la magistrate, un sourire timide et le
cou enroulé par une large écharpe.
Quand un témoin passe à la lessiveuse
On l'appelle la boulangère: Jacqueline Albanessi. Son témoignage
a obligé la justice à revoir sa copie dans l'affaire du triple
homicide de Vevey, dont l'auteur avait été condamné à la prison à
vie en 2008. L'Illustré est allé à la rencontre
de cette femme qui n'a pas été ménagée par les tentatives de
déstabilisation de toutes sortes. Celle-ci résume la situation par
cette image: "Ils m'ont passée dans la lessiveuse". Car le
procureur a choisi la voie radicale au nom de sa conviction
absolue, rejetant le témoignage de la boulangère. Ce qui fait se
demander à L'Illustré: "Qu'est-ce qui est le plus choquant: laisser
courir un coupable ou garder un innocent derrière les barreaux?"
Cruel dilemme...
dk, avec Stéphane Deleury et Jean-François Moulin, RSR
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Pascal Couchepin
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