Le paradoxe du triomphe rose-vert aux élections cantonales bernoises

Des élections bernoises contradictoires

Les résultats des élections bernoises ont confirmé
triomphalement une majorité gouvernementale rose-verte et renforcé
le bloc bourgeois du parlement. L'électorat bernois a donc
plébiscité la "contradiction" résume Le Temps . Cela dit, même si ces résultats sont
contradictoires, ils fournissent peu d'enseignement, estime
l'éditorialiste. Sinon que, unie, la gauche rose-verte, adepte des
solutions plutôt que des dogmes, vole vers le succès avec des
personnalités d'envergure. L'autre information, c'est la percée du
Parti bourgeois-démocratique, le PBD. Conclusion du Temps:
l'électorat bernois a certainement encore un peu plus embrouillé
l'environnement politique en inventant l'équilibre par le grand
écart...

Le PBD à l'honneur outre-Sarine

Le Parti bourgeois démocratique (PBD) fait couler de l'encre
dans la presse alémanique. Le sourire radieux de Beatrice Simon est
en une des quotidiens bernois et dans les pages intérieures de
presque toutes les gazettes. La nouvelle conseillère exécutive du
canton de Berne, flanquée de son écharpe jaune, incarne "Le
triomphe du PBD", selon l'expression du Tages-Anzeiger . "Le jour où le PBD
a écrit l'histoire" titre le Bund
. Car pour le journal bernois, "avec l'élection d'hier, c'est
l'avenir du jeune parti qui se jouait". "Le PBD jubile", titre lui
le Blick qui publie l'interview d'un
président de parti heureux. Hans Gründer, qui se sent pousser des
ailes, affiche ses ambitions pour les élections fédérales de 2011:
"nous voulons 10 sièges de plus au national et maintenir nos sièges
aux Etats". Il y a donc les présidents qui pavanent mais aussi ceux
qui ont du souci à se faire après les élections bernoises.
"Christian Levrat et Fulvio Pelli dans l'urgence" avant 2011,
s'expriment ainsi le Bund et le Tages-Anzeiger. Le journal
zurichois fait sa Une non pas avec la victoire du PBD mais avec la
défaite des radicaux, eux qui perdent à Berne un tiers de leurs
sièges au Grand Conseil.

Tripoli préférée à Berne

Le dossier libyen offre chaque jour son lot d'espoir et de
désillusion. Une désillusion illustrée par le changement de cellule
de l'otage Max Göldi qui se trouverait dans une pièce sans fenêtre
ni eau chaude et le sentiment affiché dans 24 heures que l'Union européenne préférerait
Tripoli à Berne. De bilatéral, le dossier est devenu international
constate le quotidien. Voilà un reproche que l'on ne saura faire à
la diplomatie suisse. Bien sûr, les Européens ont des intérêts à
défendre dans cette affaire. Et alors? s'interroge 24 heures.
N'est-ce pas justement une garantie de progression du dossier? Le
journal conclut: sournoise, la prise en défaut systématique de
Berne ne restera qu'une malheureuse facette de cette crise en passe
d'être résolue. Et Max Göldi est retenu en Libye depuis 619 jours,
ne manque pas de rappeler encore aujourd'hui Le Matin .

Pierre Keller et Géraldine Savary à l'honneur

Pierre Keller fait l'objet d'un portrait dans la Neue Zürcher
Zeitung. Et celui-ci est plutôt élogieux. Pierre Keller est décrit
comme "un super réacteur qui ne s'arrête jamais". Après avoir fait
de l'ECAL l'une des plus prestigieuses écoles d'art du monde, écrit
la NZZ, il se lance dans sa nouvelle tâche: "offrir un musée d'art
aux Vaudois". Pierre Keller devient dans le journal alémanique un
"Happening permanent, une oeuvre d'art totale, un Perpetum Mobile",
en latin dans le texte... Après Pierre Keller, une autre Vaudoise
se retrouve dans les colonnes des journaux alémaniques: Géraldine
Savary. La conseillère aux Etats mène le combat contre le
téléchargement illégal de musique. La Neue Luzerner Zeitung
consacre deux pages à ce thème. La Suisse serait un îlot permissif
comparé à la France. Et Géraldine Savary se demande si "les lois
suisses sont suffisantes pour protéger la créativité musicale des
artistes". Elle constate enfin que l'industrie du disque "sombre
dans la crise".

Des robots à la place des journalistes

Morts ou robots: ce pourrait être le sort réservé aux
journalistes dans le futur. La mort en mission, c'est une réalité.
Plus de 120 reporters ont été tués en 2009, un nombre record.
L'ONU, explique la Tribune de Genève, s'apprête à tenir un débat
sur la protection des journalistes. Le quotidien rappelle que cela
fait sept ans que l'ONG "Presse Emblème Campagne", basée à Genève,
tente d'imposer un débat de fond sur la protection des
journalistes. Le journal relève la déception de certains pays qui
déplorent que la Suisse ne soit pas montée en première ligne pour
porter le débat au sein du Conseil des droits de l'Homme. Ceci
alors même que se profile une nouvelle race de "Tintin" nés de
l'esprit maléfique des nouvelles technologies. Il faut s'y faire,
prévient Le Temps. Le journaliste du futur se nomme "The Machine".
Ce robot est capable d'écrire un article en plusieurs versions. Il
a été imaginé et conçu aux Etats-Unis par un programme
d'intelligence artificiel baptisé "Stats Monkey".

cht, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury, RSR

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