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Les rebondissements s'enchaînent dans l'affaire Hainard

Frédéric Hainard
Frédéric Hainard est dans la tourmente depuis des mois.
L'amie du conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard a été suspendue de son poste d'inspectrice de surveillance par décision du gouvernement, révèle la presse. Les deux amants sont soupçonnés d'avoir trafiqué un dossier sur lequel ils enquêtaient ensemble. Reste à savoir maintenant si les partis politiques vont continuer à se taire face à ce ministre si embarrassant. L'Hebdo a pour sa part enquêté sur une possible entente secrète entre Madrid et Berne. L'Espagne a aidé Berne dans la crise libyenne. Elle attend maintenant que la Suisse calme les ardeurs d'un groupe de parlementaires helvétiques qui soutient le processus de paix au Pays basque.

Affaire Hainard: l'inspectrice est suspendue

Selon la presse, l'étau se resserre autour du conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard et de son amie engagée comme inspectrice de surveillance. Les privilèges dont elle aurait bénéficié pour ce poste et la tendance de son mentor à se mêler de ses enquêtes sur le terrain sont au centre du scandale qui secoue le canton depuis quatre mois. Le Matin révèle un nouveau rebondissement: l'inspectrice n'est plus en fonction. Elle a été suspendue à titre provisoire et préventif, selon les termes d'une décision prise la semaine dernière par le gouvernement neuchâtelois. La décision n'est nullement punitive, dit-on en haut lieu. Il s'agirait de ramener la sérénité au sein du service de surveillance. Mais on peut douter de cette explication, estime le quotidien. Même si le gouvernement refuse d'en parler, il faut savoir que les casseroles accumulées par l'inspectrice et par Frédéric Hainard commencent à déborder. Le Matin croit savoir que les deux amants sont soupçonnés d'avoir trafiqué un dossier sur lequel ils enquêtaient et qui concerneraient une quinquagénaire soupçonnée d'abus à l'aide sociale. Cette dernière dénonce à son tour l'acharnement et les mensonges du ministre Hainard et de son inspectrice. Pour l'heure, ces derniers se murent dans le silence. Reste à savoir, note Le Matin, si les partis politiques vont encore longtemps observer la pause d'été et se taire sur le problème de plus en plus embarrassant que pose Frédéric Hainard à son canton.

Entente secrète entre Madrid et Berne?

L'Hebdo revient cette semaine sur la crise libyenne et parle d'une entente secrète entre la Suisse et l'Espagne. Officiellement, l'Espagne n'a rien demandé à la Suisse en échange de sa médiation dans la crise. Mais Madrid a prié Berne de calmer les ardeurs du "Groupe parlementaire d'amitié pour un processus de paix au Pays basque", formé de plusieurs parlementaires helvétiques dont Jean-Claude Renwald, Francine John-Calame et Joseph Zisyadis. Car, poursuit L'Hebdo, notre partenaire dans l'affaire libyenne est inquiet: il croit savoir que l'organisation terroriste ETA a des visées politiques sur la Suisse. Pire, selon le gouvernement espagnol, les terroristes basques tenteraient d'instrumentaliser le Parlement par l'entremise de ce groupe. En toile de fond, on trouve Jon Andoni Lekue, un militant de Batasuna (la vitrine politique de l'ETA) qui aurait convaincu plusieurs parlementaires de suivre l'exemple du Parlement européen, qui a créé en 2006 un groupe d'amitié pour la paix au Pays basque. "Une guerre d'influence qui vise à internationaliser le conflit basque", juge le spécialiste du terrorisme Roland Jacard. Micheline Calmy-Rey aurait tenté personnellement de sensibiliser ses camarades. Joseph Zisyadis, qui fait partie du groupe suisse, argue quant à lui que la "résolution du conflit en Irlande a commencé par une telle démarche".

Les atouts d'un entrepreneur

La Liberté fait jeudi le portrait de Johann Schneider-Amman, qui est depuis mercredi candidat à la succession de Hans-Rudolf Merz. L'entrepreneur bernois de 58 ans s'embarque donc dans l'aventure, en sachant que les décisions sont plus difficiles au Conseil fédéral que dans une entreprise, rappelle le quotidien fribourgeois, qui publie un cliché de l'homme la main à l'oreille, faisant mine de prêter attention à un mot dans l'assistance. Pour Le Temps, le duel radical pour le fauteuil de Hans-Rudolf Merz s'intensifie et cette candidature diminue de facto les chances de Karin Keller-Sutter.

Le conflit ville-campagne s'intensifie

La Suisse des villes et la Suisse des campagnes sont de plus en plus divisées, selon le constat dressé par la Neue Zürcher Zeitung. Et de nouveaux champs de batailles se sont ouverts récemment, à commencer par ce rapport qui démontre que les villes ne sont pas assez écoutées dans le dossier délicat de la péréquation financière. Le nouveau système est sensé tenir compte des coûts élevés assumés par les villes dans les domaines sociaux, des transports ou des infrastructures. Mais ce n'est toujours pas le cas et les villes manifestent leur mauvaise humeur. Autre exemple, la révision de l'assurance chômage sur laquelle le peuple doit voter en septembre prévoit un report de charge de 100 millions de francs de la Confédération vers les villes est les cantons. Pour la NZZ, cela s'explique par la sous-représentation des centres urbains sous la Coupole, en particulier au Conseil des Etats, véritable nid d'élus ruraux. Du coup, il faut un conseiller fédéral urbain. Deux candidats se profilent comme les dignes représentants des villes: le PLR zurichois Rüdi Noser et la socialiste bâloise Eva Herzog. Mais quel canton représente le mieux l'esprit urbain de la Suisse? Aucun, estime l'analyste du Tages-Anzeiger. Car l'urbanité dépend en fait de l'attitude du politiciens. On est urbain lorsqu'on est intéressé par les changements de société, conclut l'analyste.

cer avec Stéphane Deleury et Jean-François Moulin

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