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La Tunisie entre dans une ère inconnue

En Tunise, la révolte de jeunes dépourvus de perspectives d'avenir. [Stringer]
En Tunisie, les jeunes se sont révoltés contre le manque de perspectives d'avenir. - [Stringer]
Les quotidiens répercutent ce matin l'annonce du président tunisien Ben Ali qui laisse entendre qu'il abandonnera le pouvoir en 2014. Si certains s'interrogent sur la validité de ses promesses et dénoncent la "complicité de l’Occident", d’autres s’arrêtent sur les personnes qui sont tombées avec la protestation, dont une Suissesse jeudi. La presse revient aussi sur l'initiative sur les armes, rapportant les propos des partisans de la légitime défense, dont Oskar Freysinger.

La Tunisie vogue vers l'espoir

Au lendemain des promesses de départ du président Ben Ali, les Tunisiens sont au devant d'une immense inconnue, mais saluons leur courage, écrit Angélique Mounier-Kuhn du Temps. Ils sont déterminés à conquérir une liberté à laquelle ils avaient renoncé depuis trop longtemps. En attendant, la Tunisie compte ses morts, avec une pensée plus émue, notamment dans 24 heures et Le Matin, pour cette ancienne infirmière bi-nationale qui a vécu 30 ans à Mauborget dans le nord-vaudois. Andrès Allemand dans la Tribune de Genève dénonce la complicité de l'Occident. Il soulève l'insistance de la communauté internationale à parler de la Côte d’Ivoire et à réclamer le départ de Laurent Gbagbo. Par contre, lorsque la rue tunisienne se révolte, dépassant sa peur, pour réclamer la tête de Ben Ali et la fin de ses 23 ans de dictatures, les capitales ne disent rien. Si la réélection de Laurent Gbagbo est jugée douteuse, alors que penser des scores staliniens de Ben Ali : 89,62 % en 2009.

La légitime défense aux barricades

Oskar Freysinger avec une queue de cheval en forme de canon de fusil, telle est la vision que propose le dessinateur du Matin Ben pour illustrer la campagne autour de l'initiative sur les armes à feu. Oskar Freysinger affiche le droit à se défendre contre les criminels. Le Valaisan, constate le quotidien romand, a mis sur le tapis un thème qui n'était jusqu'ici effleuré et qui crée le malaise: le droit à l'autodéfense. Protéger le pays et soi-même. "Si quelqu'un entre chez moi à 3 h du matin", explique le conseiller national UDC, "je préfère avoir une arme pour défendre les miens. Si je me retrouve mort la tête écrabouillée par une batte de baseball, il serait trop tard pour débattre des subtilités de la notion juridique de légitime défense". Bon garçon, Oskar Freysinger, précise: "ça veut pas dire que je ferais un troisième oeil à quiconque pénétrerait chez moi. On peut imaginer tirer en l'air, tirer dans le pied". Hurlements à gauche. Géraldine Savary dénonce "une tradition de cow-boy ou de milices privées à l'américaine". Enlever les armes aux plus faibles est un crime, rétorquent les partisans des armes à feu. "Le but de l'initiative est d'empêcher les honnêtes gens de se défendre contre les criminels", critiquent-ils.

Le déluge sur Nova Friburgo

Des corps sont enveloppés dans des draps de couleurs. Il s’agit des victimes des intempéries qui sont abattues sur la région de Novo Friburgo, fondée par des immigres fribourgeois au XIX siècle, rappelle La Liberté. Du Brésil à l'Australie, les déluges résultent d’une Nina déchaînée, qui se traduit par des températures plus élevées dans l'océan Pacifique. Dans le Queensland en Australie, le phénomène, explique Le Temps, pourrait durer trente ans.

L'évêque de Bâle est un CEO bien rémunéré

Grand dossier consacré par la Neue Luzerner Zeitung au nouvel évêque de Bâle, Felix Gmür. Il est le nouveau CEO de l'Evêché, titre le journal de Suisse centrale. En tout cas, il a le salaire du patron : à côté de son revenu divin, il peut compter sur un petit pactole bien terrestre et bien matériel de 180'000 francs par an. Une somme généreuse payée par les contributions ecclésiastiques des dix cantons. Il faut dire que la tâche de Felix Gmür est à bien des égards plus managériale que pastorale. Il doit gérer 1200 collaborateurs et plus d'un million de fidèles. Cela représente un travail à 200%, estime le principal intéressé. Alors aura-t-il le temps de soigner les relations avec ses paroissiens comme le demandent ces derniers ? A voir. Le nouvel évêque de Bâle, âgé de 44 ans, sera ordonné dimanche à Olten.

Une nouvelle Suisse avec Neustart Schweiz

Un groupe de citoyens baptisé Neustart Schweiz sera créé ce week-end du côté de Baden. Pour cette centaine de personnes, il s’agit d'imaginer la Suisse de l'après-pétrole. Une centaine de militants qui veulent sortir la Suisse de sa dépendance au pétrole et la libérer de la dictature de la croissance. Concrètement, les membres de Neustart Schweiz veulent assainir les bâtiments énergétiquement et promouvoir la mobilité électrique. En outre, la Suisse doit produire et consommer local. Pour eux, écrit la NZZ, ce n'est pas seulement acheter des oeufs bio à la ferme d'à côté, il s'agit aussi de produire des textiles à base de produits naturels et confectionnés à proximité. Finis les t-shirts à 5 francs produits au Bengladesh. Le groupe veut rédiger des règles de comportements pour atteindre ses objectifs d'une société anticapitalistes et post-fossiles. Tout un programme.

Stéphane Deleury et Jean-Francois Moulin/RSR avec bri

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