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Le nouvel appel de la mère des jumelles disparues

Alessia et Livia sont portées disparues depuis le 30 janvier dernier. [Police judiciaire de Marseille]
La maman d'Alessia et Livia a créé un compte pour couvrir les frais de recherche des deux fillettes. - [Police judiciaire de Marseille]
La presse romande évoque ce matin le nouvel appel lancé par la mère des jumelles vaudoises disparues depuis maintenant 39 jours. Plusieurs quotidiens abordent également la question du journalisme, avec le point de vue d’une star de la télévision Al Jazira sur les médias occidentaux ainsi qu'une critique en règle de la télévision alémanique. L'adoption d'un enfant est également passé sous la loupe, de même que la colère de l'Australie face au groupe Shell.

Alors qu'une vidéo aurait localisé seul le 2 février le père d’Alessia et Livia, la mère Irina a choisi de répondre à une nouvelle requête. Après avoir encouragé les inscriptions à une battue privée, Irina a accepté de créer un compte "Alessia et Livia" qui servira à couvrir les frais liés à la recherche des deux fillettes. C'est Swissmissing qui se charge du compte bancaire. L'argent servira à payer les avocats français, italiens et suisses. Pas question pour l'heure de faire appel à un détective privé. A ce jour, 800 personnes se sont annoncées pour participer à une battue civile dont la date et le lieu ne sont toujours pas établis. Bribe par bribe, raconte 24 heures, le parcours du père se reconstitue. Mais il n’y a aucune certitude sur le sort des jumelles ni sur le moment ou leurs traces se séparent de celles de leur père.

Le journalisme sous la loupe

La presse se penche sur le métier de journaliste, dont Khadija Benguenna est l'un des fleurons. Star de la chaîne arabe Al Jazira, qui fit ses classes à Radio Suisse Internationale, elle a vécu quatre ans en Suisse et a été maintes fois primée. Elle analyse dans L'Hebdo les révolutions qui bouleversent le monde arabe. Lorsque L'Hebdo évoque Al Jazira, accusée de faire les révolutions en Tunisie par exemple, Khadidja Benguenna répond que la chaîne arabe n'a fait que la moitié du travail. Tout part du jeune Tunisien qui s'est immolé par le feu. Un acte raconté ensuite par ses amis et répercuté par la chaîne. La journaliste algérienne qui rêve en souriant que son pays se révolte aussi, voit l'Arabie Saoudite balayée à son tour par le vent de la révolte. Un pays assis sur un volcan. Mais, ajoute-t-elle de manière générale, si tous sont concernés, aucun ne sortira indemne de cette phase de contestation. Khalidja Benguenna reproche aux Occidentaux de mettre la menace islamiste en avant dès qu'il y a un changement dans le monde arabe. Des Occidentaux qui craignent pour leurs intérêts. Celle qui a rejoint Al Jazira pour son esprit frondeur estime que les médias occidentaux manquent justement  de cet esprit frondeur.

"L'arrogance des grands"

Les grands, ce sont les notamment les journalistes de la télévision alémanique que Roger Köppel n'épargne pas, dans son éditorial. Le rédacteur en chef de la Weltwoche déplore la politique de non-transparence de la SSR et en particulier de sa plus grosse entreprise, la télévision alémanique. En tant que monopole étatique et subventionné, SF dispose d'un pouvoir d'opinion concentré, écrit-il. Un motif suffisant pour exiger d'elle une certaine transparence sur l'opinion politique de ses journalistes que Roger Köppel soupçonne d'être volontiers de gauche. Or, c'est tout le contraire qui se passe: les chefs s'obstinent au silence. Pourtant qui n'a rien à cacher peut parler ouvertement. Mais le pire, c'est encore l'indifférence, écrit l'éditorialiste. Le grand chef de la SSR, Roger de Weck, n'accorderait pas d'importance à l'orientation politique de ses troupes. De cette nonchalance, c'est l'arrogance des grands qui s'exprime. Mais attention: la transparence exigée pour les médias publics n'est pas applicable aux financements des partis. L'anonymat politique est un droit fondamental de la démocratie. Ce qui vaut pour le citoyen vaut pour le mécène: il a le droit de garder ses sympathies pour lui, conclut Roger Köppel.

L'adoption en question

Un débat éthique aura lieu aujourd'hui à Berne, autour de l'adoption. Avec une question: quand un couple est-il assez mature pour adopter un enfant? Le Conseil des Etats abordera la délicate question de l'âge minimal des parents aujourd'hui. Actuellement, il faut avoir 35 ans au moins ou être marié depuis 5 ans pour espérer accueillir un orphelin. La Suisse passe pour l'un des pays les plus stricts en la matière, note le Tages-Anzeiger. En Allemagne il est possible d’adopter dès 25 ans et en Angleterre dès 21 ans déjà. Avec les normes suisses, très peu de parents remplissent les conditions pour adopter. Et surtout la fenêtre de tir est très courte. D'où cette proposition d'assouplissement des conditions, lancée par une conseillère nationale verte. Elle est soutenue par les professionnels de l'adoption qui affirment que la loi aujourd'hui ne correspond plus à la réalité sociale. Même s'il est vrai qu'en abaissant les conditions, la concurrence entres parents potentiels va grandir dans un milieu où la demande est plus importante que l'offre.

L'Australie s'indigne

Le coquillage qui symbolise la compagnie Shell suscite une vague d'indignation en Australie. Le pétrolier souhaite prospecter en eaux profondes à 50 km de Ningaloo Reef, un bijou du patrimoine australien, raconte 24 heures. Ce récif corallien à la faune et la flore aussi riches que celle de la Grande Barrière de corail doit faire son entrée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Un site sur la route de migrations des requins, baleines et dauphins. Le porte-parole de Shell affirme que la compagnie a des standards très hauts en matière de protection de l'environnement, note l'auteur de l'article. Le problème, c'est que la compagnie elle-même a dressé un scénario catastrophe montrant qu'une marée noire se ferait sentir à plus de 1000 km au sud du parc national de Ningaloo Reff. L'annonce de ce projet intervient au moment où un rapport international souligne que les trois-quarts des récifs coralliens sont menacés par la pollution, la surpêche et le réchauffement climatique. Rien n'indique que les scénarios-catastrophe calment les appétits pétroliers, note l'article. Le gouvernement australien s'inquiète de sa dépendance croissante envers l'énergie en matière d'énergie.

cht, avec Jean-François Moulin et Delphine Gendre (RSR)

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