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Ras-le-bol des pilotes de la compagnie aérienne Swiss

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Les pilotes de Swiss se plaignent de continuer à subir les mesures d'économie liées à la crise, alors que la compagnie a pu se redresser. - [Martin Ruetschi]
Orphelin de convention collective de travail depuis le 1er avril, les pilotes de Swiss craignent de rester "sous le régime du sacrifice" en continuant à faire les frais des mesures d'économie engagées pendant la crise, comme l'expose le témoignage anonyme d'un commandant, publié dans plusieurs quotidiens romands. La victoire de la Lega aux élections tessinoises interpelle également la presse suisse.

Les pilotes de Swiss sont en colère

Après l'échec des négociations à la fin décembre, les pilotes de la compagnie nationale n'ont plus de convention collective depuis le 1er avril. Un commandant de bord se confie dans les colonnes de La Liberté, confession reprise dans L'Express, L'Impartial et le Nouvelliste. Il récuse ce cliché qui consiste à dire que les pilotes sont des privilégiés. Engagé depuis vingt ans, le commandant admet qu'il y avait des efforts à faire, mais maintenant que la compagnie a réussi à se redresser "nous restons sous le régime du sacrifice". Aujourd'hui, les pilotes travaillent plus longtemps et gagnent beaucoup moins. "Notre talon d'Achille, confie le pilote sous le couvert de l'anonymat, est d'être attaché à la compagnie. Nous voulons un peu de stabilité. Mais je reconnais que rien ne vaut la beauté d'un lever de soleil sur les Alpes et la responsabilité de faire arriver tout le monde à bon port."

Le triomphe de la Lega au Tessin

Une page d'histoire se tourne au Tessin. Le parti de Giulano Bignasca s'est assuré un deuxième siège au gouvernement. Pas d'affolement, lit -on dans La Liberté, qui tient à préciser que les deux ministres élus appartiennent à une Lega dite de "salon". Une Lega capable de dialoguer avec les autres partis sans la vulgarité dont est coutumière le président à vie du mouvement. Une Lega qui saura peut-être aussi faire preuve de la fermeté qui a souvent fait défaut à d'autres élus réputés politiquement corrects lorsqu'il s'agit de faire entendre la voix du Tessin à Berne. Parions, conclut La Liberté, que la Lega parviendra à gouverner aussi bien que l'ont fait les partis bourgeois jusqu'ici.

Pour sauver la planète, changeons nos habitudes

Croquis à l'appui, deux pages publiées dans Le Matin présentent l'intérieur d'une maison traditionnelle avec un plan des pièces où, à l'intérieur de chacune d'elles, il y a moyen d'économiser. Avec quelques changements d'habitudes, on peut économiser l'équivalent de la production électrique d'un réacteur nucléaire. Attention, précise Christa Mutter, "l'idée n'est pas de dire à la population d'avoir froid en hiver". En écho, Sandra Jean, dans un éditorial intitulé "pédale douce", consent à faire notre éducation. Elle nous conseille de diminuer le nombre de bains durant la semaine, d'acheter des ampoules économes, de privilégier les appareils électroménagers efficaces. Mises bout à bout, toutes ces mesures engendreraient une diminution de 15 % de notre consommation d'électricité. Ces économies permettraient de se passer d'un des deux réacteurs de Beznau. Alors conclut l'éditorialiste: "qu'est ce qu'on attend pour s'y mettre?"

Le foot coûte cher à l'Etat

Les images publiées par la Berner Zeitung sont impressionnantes. Un millier de fans du FC Bâle ont marché dimanche sur le centre ville de Berne. C'était avant le match YB-Bâle. Une manifestation non autorisée qui visait à protester contre les propos du directeurs bernois de la sécurité Reto Nause, qui avait qualifié l'espace des supporters visiteurs dans le stade de Suisse de "cage aux fauves". Un qualificatif que les Bâlois n'ont pas du tout apprécié. Les pétards ont explosé et des bouteilles ont volé. Un photographe s'est vu détruire son appareil par les manifestants. Au-delà de cette phrase lâchée par le ministre de la police, il y a la personnalité de Reto Nause. Il n'a jamais caché son agacement par rapport aux actes de violences qui se déroulent chaque week-end dans et autour des stades. Dans le journal bernois, il en appelle à une réaction de la ligue de football. Avec ce constat: "La ligue encaisse l'argent et l'Etat supporte les coûts"...

Le pouvoir du blog à Cuba

Elle parle comme une mitraillette tout en vérifiant d'un regard panoramique si elle n'est pas suivie par les agents de la sécurité. Elle? C'est Yaoni Sanchez, que le journaliste du Temps a rapidement croisé dans un café de la Havane. A 35 ans, cette blogeuse célébre dans le monde entier (environ 15 millions de clics par mois pour la version espagnole) est détestée par le pouvoir castriste. Elle est accusée de faire partie d'une "cyberguerre" lancée par l'ennemi américain pour "sataniser" le socialisme. Si Yoani représente une menace pour les frères Castro, explique le journaliste du Temps, ce n'est pas seulement parce qu'elle dresse un portrait peu flatteur de l'île c'est aussi parce que sa voix discordante a de l'écho parmi la population cubaine. Les gens la reconnaissent dans la rue, l'embrassent, l'encouragent. Le régime tente de contrer la porosité du Net. Inquiétant pour le régime au lendemain des révolutions en Tunisie et en Egypte. Ce que craint aujourd'hui le pouvoir ce sont les mouvements de rues. Le pouvoir osera-t-il tirer? Coco Farinas, un autre journaliste contestataire, rêve à Cuba d'un printemps arabe et lance cette prière imagée. "Cuba c'est une prairie où il n'a pas plu depuis de longs mois. Moi j'attends l'étincelle qui embrase le pays."

vkiss, avec Stéphane Deleury et Jean-François Moulin, RSR

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